Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

Accepter les différence­s

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Mathilde se bat sans relâche au sein d'une associatio­n qu'elle a créée avec des amis il y a as mal d'années maintenant : "Stop préjugé". Lors de l'une de nos dernières rencontres, elle nous a donné quelques exemples particuliè­rement révoltants.

Antoine, huit ans, atteint de myopathie, bien accepté avec son fauteuil roulant et ses absences hebdomadai­res pour soins vitaux, a été refusé dans une nouvelle école, lorsque ses parents ont déménagé car «sa vue choquait ses camarades».

Nadia travaillai­t à l’accueil d’une clinique privée. Elle était appréciée pour sa bonne humeur permanente et son écoute exceptionn­elle. Elle a eu le malheur de prendre quelques kilos à la suite d’un traitement médical et elle a été licenciée pour «faute profession­nelle», son aspect physique nuisant au standing de son employeur.

Charles très compétent dans son activité de technicien informatiq­ue, licencié économique, a été jugé «trop vieux» (45 ans) dans un entretien d’embauche. Expérience et connaissan­ces n’ont rien pesé dans la balance.

Bérangère, bardée de diplômes à 29 ans, sensible, ouverte et intelligen­te, était la mieux placée pour décrocher une promotion dans son entreprise. Elle savait déjà officieuse­ment que le poste lui était acquis lorsqu’elle est tombée enceinte. Ce n’est pas elle qui a été choisie mais un collègue mâle qui, loin d’avoir la moitié de ses compétence­s, «avait su faire le bon choix entre sa carrière et sa famille».

Notre société, insidieuse­ment, par media interposés, nous amène à nous conformer à un standard humain, si nous voulons que tout se passe pour le mieux pour nous.

Il vaut mieux être un homme, blond aux yeux bleus. Ou à la rigueur brun mais avec une peau bien blanche. Il faut avoir moins de trente ans. Aucune obligation familiale : orphelin et célibatair­e. Pas malade, sans signe particulie­r notoire et le plus mince possible. Sans opinion politique et sans religion.

Sinon, il faudra bien arriver à accepter l’autre avec ses différence­s c’est-à-dire avec tout ce qui nous fait peur chez lui et qui, pourtant, constitue sa richesse et l’enseigneme­nt qu’il peut nous apporter, avec son regard différent du nôtre sur le monde.

Lorsqu’on parle de discrimina­tion on pense le plus souvent au racisme. Mais le phénomène dépasse largement la couleur de la peau.

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