Une conférence utile

Ce samedi, Aïssata Seck, présidente de l’association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais, tenait une conférence dans la salle de cinéma du sénéchal à Lectoure. Elle demandait un hommage plus poussé de ces soldats noirs fiers d’avoir combattu aux côtés de la France. Il faut ériger des stèles, renommer des écoles, raconter et transmettre. Le rond-point à Lectoure est un fort coup d’appui et elle est très contente de cet engagement. Elle évoque son grand-père qui était tirailleur sénégalais. C’est une femme combative qui s’est battue pour que soit délivrée la nationalité française à des tirailleurs. Elle veut que nos livres d’histoires dans les collèges et lycées parlent de l’histoire des tirailleurs sénégalais avec une véracité des faits. Aïssata Seck a grandi au coeur d’une ville de banlieue cosmopolite, elle plonge très tôt dans la vie associative locale. Elle obtient son baccalauréat en 1997, puis un BTS de secrétaire de direction avant son déménagement en 2001 à Bondy en Seine-Saint-Denis. A 20 ans, Aïssata s’interroge, chaque jour un peu plus, sur sa condition de femme noire dans une société aux identités plurielles. Ce qui l’a frappé au départ, c’est ce manque de représentativité dans les différentes institutions. Aïssata s’engage en politique avec un master de communication politique et publique. Elle est élue conseillère municipale à Bondy puis maire adjointe en 2016.

Aïssata se bat toujours pour que l’histoire puisse être transmise. Il reste encore beaucoup à faire sur la reconnaissance, la transmission et l’enseignement de l’histoire coloniale. Une très belle conférence pour cette femme de poigne à qui nous souhaitons du courage et de la pugnacité. Ensuite le projection du film les derniers tirailleurs que nous évoquerons dans un prochain article.

CMA - Crédits : Aïssata Seck, présidente de l’association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais