Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

A la fin des années 1950, la Foire du 6 octobre : la Foire aux oies

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C’était la Foire la plus importante de l’année « La Foire aux oies » qui voyait la Place du Foirail envahie par des centaines d’oies, des oies de Toulouse (aujourd’hui en voie d’extinction) de plus belle corpulence que les oies des Landes que l’on trouve de nos jours. Dès le petit matin, elles avaient été guidées par les fermières venues des fermes du canton, à pied, sur la remorque d’un vélo, d’une charrette, plus rarement dans le coffre d’une camionnett­e. Il fallait les entendre cacarder ces oies…quel vacarme ! La veille les paysannes avaient pris soin d’installer un petit enclos grillagé pour les retenir en attendant qu’un acquéreur ne vienne les marchander. Pour les reconnaîtr­e elles avaient un petit ruban noué autour du cou. Nées au printemps et devenues adultes, ces oies étaient vendues soit pour être mangées à la saint Martin mais surtout pour être gavées, engraissée­s et donner une graisse plus fine que celle du porc dans laquelle seraient conservés les foies gras et confits qui seraient les réserves pour l’hiver. Elles avaient été élevées avec le plus grand soin, soit nées à la ferme, soit achetées encore oisons. Nourries de grains mais surtout d’herbe qu’elles broutaient dans les prés, les champs après la moisson, de vraies tondeuses écologique­s gardées par les enfants en attendant la rentrée des classes. Aujourd’hui ce passé est révolu, l’oie de Toulouse a pratiqueme­nt disparu, le petit élevage remplacé par l’élevage industriel. Cependant reste toujours pour le gourmet le goût pour les foies gras de canard, à défaut d’oie beaucoup plus cher, et celui des magrets que l’on appelait les maigres.

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