Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Interdiction de vente ou d’achat de carburant en «récipient»
Au quinzième jour de grève dans les raffineries de Total-Energies, 30 % des stations-service de l’Hexagone étaient à court d’un ou de tous les carburants. Signe de l’inquiétude du gouvernement : la préfecture du Gers comme les autres en France a reçu l’instruction d’interdire la vente et l’achat de carburants dans un récipient, de type bidon ou jerrican.
Par ailleurs, des mesures ont été prises pour assurer un accès prioritaire, dans certaines stations, aux services de secours et aux véhicules des forces de l'ordre pour ne pas compromettre les missions essentielles de ces services.
Où en est-on ? Total-Energies a proposé, ce week-end, d’avancer ses négociations annuelles sur les salaires, à condition que les blocages prennent fin. Mais les grévistes ont décidé de poursuivre leur grève. Le mouvement a également été reconduit dans les deux raffineries françaises du groupe américain Esso-Exxon-Mobil.
Sont donc toujours à l’arrêt trois raffineries de TotalEnergies et les deux sites d’ExxonMobil, soit la quasitotalité des capacités françaises de raffinage.
La pénurie de carburant trouve son origine dans des grèves menées depuis une dizaine de jours au sein des raffineries françaises. S’appuyant sur les bénéfices fleuves engrangés par TotalEnergies et Exxon-Mobil ainsi que sur l’inflation galopante, les syndicats réclament que les salaires soient revalorisés à hauteur de 10% pour l’année 2022.
La pénurie de carburant s’explique aussi, selon TotalEnergies,
par « la baisse des prix » dans ses stations – une remise à la pompe de 20 centimes d’euros par litre – qui a entraîné « une affluence importante », les carburants y étant devenus moins chers.
À quand le retour à la normale ? Les grèves dans les raffineries entraînant des pénuries d’essence et de gasoil qui stoppent l’activité économique figurent parmi les conflits politiquement les plus sensibles. Pour tenter de trouver une issue au conflit, la Première ministre Élisabeth Borne a réuni « en urgence » les quatre ministres concernés par les difficultés d’approvisionnement en carburants. Emmanuel Macron avait fait part de son exaspération en déclarant que « le blocage n’était pas une façon de négocier ». Le chef de l’État avait déjà appelé au «calme» et « à la responsabilité » face à la ruée sur l’essence.