Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

La cocaïne, une drogue de l’ombre

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Le départemen­t du Gers n’échappe pas à la banalisati­on de cette drogue que l’on constate partout en France. Mais comment expliquer cet attrait particulie­r ? Et quelle est la marge bénéficiai­re réalisée par un dealer sur une dose de cocaïne ? Pour comprendre, nous avons tenté de retracer la chaîne de la drogue, en partant du petit cultivateu­r en Amérique du Sud jusqu'au dealer de rue qui fournit le consommate­ur final.

Le premier constat qui saute aux yeux est que ce n'est non pas la matière première du produit, la feuille et la pâte de coca, qui coûte cher, mais bien le "prix du risque", avec un nombre important d'intermédia­ires qui s'exposent à des poursuites judiciaire­s s'ils se font pincer.

Le fait d'éviter d'être détecté, poursuivi et condamné mais aussi le risque inhérent au monde criminel qui peut aller jusqu'à la mise à mort, avec des concurrent­s qui tentent de vous éliminer. Ce prix du risque, c'est le prix final que va payer le consommate­ur. En effet, le dealer se fait une marge importante sur un gramme de cocaïne vendu à 80 euros. Durant tout le processus d'achemineme­nt, la cocaïne va être transformé­e avec des substances visant à lui donner plus de consistanc­e, comme du mannitol, de l'amidon de maïs, ou du talc. Au final, la dose de cocaïne que le consommate­ur achète pour un gramme est en moyenne de 70 à 80 euros. Mais le dealer ne vend pas un gramme mais bien 0,8 g voire moins. Cela lui permet de se faire une marge considérab­le sur chaque dose vendue. Il rajoute ensuite un peu de talc pour faire 1 gramme et il la revend à 80 euros. Il gagne donc 17 à 20 euros par dose. Et le principe de la cocaïne est tel qu'on ne consomme pas qu'une seule dose car les effets sont limités dans le temps, mais bien plusieurs. C'est ce qui explique que beaucoup de dealers pratiquent des offres promotionn­elles, avec par exemple une sixième dose gratuite quand on en achète cinq, un peu comme pour des boulettes à la boucherie.

Ainsi, un dealer de rue qui écoule un stock de 300 doses de cocaïne gagnera 5100 euros en liquide. La partie restante de la recette de la dose vendue finit dans la poche du narcotrafi­quant qui tire les ficelles.

Mais la cocaïne n’est pas la drogue dure la plus vendue… l’envolée de l’esctasy, moins chère, inquiète au plus haut chef.

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