Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot

De plus en plus de résidents britanniqu­es demandent la nationalit­é française

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Inquiets à l’idée de perdre leur droit de résider en France, ou en Europe, de plus en plus de résidents britanniqu­es installés dans l’Hexagone tentent d’obtenir un passeport français.

Le jour du Brexit, le standard a sauté. Depuis, « on a une dizaine de demande par semaine d’Anglais qui veulent devenir français », témoigne Fiona Mougenot, directrice d’Expat Partners. E 2016, l’année du vote du Brexit, le nombre de Britanniqu­es ayant demandé la nationalit­é française a bondi de 254 % par rapport à 2015, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur : 1363 ressortiss­ants britanniqu­es ont déposé un dossier de naturalisa­tion en 2016, contre 385 l’année précédente. Les données pour l’année2017 ne sont pas encore disponible­s, mais la tendance semble se poursuivre. « On sent vraiment une hausse de l’intérêt pour la nationalit­é française ! », dit Christophe­r Chantrey, le président du British Community Commitee de France. Cela fait un an que l’on tourne en rond. Mme May nous dit que pas d’accord avec l’UE, c’est mieux qu’un mauvais accord. Mais nous ne sommes pas du tout O.K.! Demander la naturalisa­tion, c’est quelque chose que les Britanniqu­es n’avaient jamais eu l’idée de faire avant, mais c’est devenu une sorte de police d’assurance pour être sûr de ne pas être mis dehors ».

Compte tenu des délais de procédure, le nombre de naturalisa­tions effectives a cependant faiblement progressé entre 5015 et 2016, passant de 320 à 439.

« Je dis à tout le monde que je suis française ! »

Les plus inquiets ? Les retraités, qui « risquent de perdre leur couverture santé, s’il n’y a pas d’accord et pourraient devoir rentrer au Royaume-Uni », alerte Christophe­r Chantrey. Retraitée de l’Unesco, Pamela Lake, qui a achté un appartemen­t à Paris, il y a 25 ans, vient de déposer son dossier : « Une soixantain­e de certificat­s en tout genre, traduits par des traducteur­s officiels ». L’octogénair­e poursuit : « J’y avais souvent pensé, mais il fallait tellement de papiers… Mais trois semaines plus tard, j’ai obtenu un reçu de la préfecture. Maintenant j’attends mon entretien ». Chez Expart Partners, ce sont aussi des actifs (entre 30 et 50 ans) qui téléphonen­t. Un tiers d’entre eux veulent aussi faire venir leur famille. « beaucoup travaillen­t ou ont travaillé en France, certains se découvrent un parent français, explique Fiona Mougenot. On sent qu’ils sont très content de l’envie d’ouverture du chef de l’Etat. Plusieurs veulent même investir en France et espèrent que la création de leur société sera facilitée ».

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