Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot

Une marche contre le suicide des paysans

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Un élu de Marmande a entamé une marche spirituell­e de 540 kms pour lever ce tabou : tous les deux jours, en France, un agriculteu­r se donne la mort.

En ce 1er jour de l’automne, Patrick Maurin conseiller municipal de Marmande, a commencé une marche de 540 kms pour attirer l’attention sur un fléau qui frappe le monde agricole : le suicide des agriculteu­rs. Il démarre par une messe en souvenir des milliers de paysans qui se sont suicidés. Une démarche citoyenne qui prend une dimension spirituell­e. Il la terminera 22 jours plus tard à la basilique Sainte-Anne- d’Auray (Morbihan). « Je partirai de Gontaud-de-Nogaret car je suis né dans ce village (près de Marmande) et j’y avais un ami agriculteu­r qui s’est suicidé il y a une dizaine d’années. Père de trois filles, il n’arrivait plus à faire face à ses dettes. Le jour où il a reçu la lettre de saisie de son cheptel laitier il s’est tué avec son fusil. Il avait 58 ans », ditt-il.

Pour ce 1e jour de son périple, il sera accompagné par des politiques comme le sénateur Jean –Pierre Moga. « J’ai découpé mon périple en 22 étapes, soit une moyenne de 24 kms/jour ». Officielle­ment tous les 2 jours, un paysan met fin à ses jours, selon les statistiqu­es publiées en 2016 par Santé publique France et la MSA. En réalité ce serait pire encore. « A Languidic (commune du Morbihan), sur 123 exploitati­ons recensées, on déplore 7 suicides en 5 ans. Il y aurait 600 suicides par an, plus d’un par jour » dit Jacques Jeffredo, spécialist­e du sujet. Parfois l’agriculteu­r n’est même pas enterré que la banque ou l’administra­tion demandent aux survivants ce qu’ils comptent faire des bâtiments ou des terres.

Les mauvaises langues disent : « Combien d’électeurs représente­nt-ils ! ». A vous de juger.

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