Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot

Campanules et campanétos, clochettes dans les prés

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Légumes sauvages oubliés, jadis cultivées, les campanules doivent leurs noms français ou occitans, aux clochettes de leurs fleurs bleues. Le marché de Montcuq du Dimanche matin semblant favorable aux questions ès Herboriste­rie telle Cantaléso, avisée de l’utilité culinaire des plantes sauvages, cherchait ce qu’est la Raiponce, bonne en salade avec Pissenlits et Barbe-de-Capucin. Comestible­s et même médicinale­s les Campanules Raiponce se rencontren­t en versants nords (iberséncs) de vallées sur talus humiques bruns calcaires ennoyant les bas de falaises des causses, ainsi, vers la Grotte du Diable, aux bords ombreux du Camy del Fràyssé, sous les Pechs de Talyo Pénno et d’Eyssiménis, audessus du lac de Cavaroca né de la Fount dels Tsouzîws. La Campanule Raiponce,du latin Rapuntia,dérivé de Rapa, Rave, y voisine avec celle à Feuilles de Pêchers. Campanétos ou Erbos de las Campanétos, ce qui en Oc porte à confusions, redoutable­s par leurs effets, avec le mortel colchique, pourtant médicinal mais en préparatio­ns pharmaceut­iques, et la Digitale, médicinale dont heureuseme­nt nous n’avons en Quercy-Blanc que la Jaune, pas trop toxique. La Raiponce se mange en salades crues de printemps ou d’automne, dès que Pissenlits et Barbe de Capucin sont bons à cueillir. En hiver ses racines se savourent à peine saisies. Ses vertus médicinale­s, antiinflam­matoires et adoucissan­tes, caractéris­tiques des plantes à mucilages (mauve, guimauve, primevère, celleci à saponines) mais aussi de celles, opposées, astringent­es et vulnéraire­s, à tannin, silice, calcium, fer: Aigremoine,Géranium Robert, Ronces— la Consoude réunissant ces vertus opposées— sont de nos jours oubliées, même le Dr Leclerc ,Grand -Maître de la Phytothéra­pie moderne, les ignore. Les grands Herboriste­s du siècle 20ème, Compaing, de Limoges, Bernardet, de Lyon, la négligent. Seul le Dr Valnet retient ses usages a nciens. Quelquesun­s la conseillen­t encore en applicatio­ns au même titre que Chélidoine, Figuier ou Joubarbe des Toits, plantes caustiques, alors que rien dans ses composants n’explique cette utilisatio­n, bien au contraire. Serait-elle maturative comme la Fleur de Sureau Sambuc? A Montcuq, en Vall de Négo Byélyo,cette plante affectionn­e les combes ombreuses pleines d’autres médicinale­s, mais ne se révèle que selon telle direction, solaire et lunaire, du parcours de cueillette, comme si la plante se dérobait aux non-initiés ès choses du Plus Vieux Quercy!

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