Avant les hirondelles, les Pélerins

Ce beau temps de fin d’hiver et de premier printemps qu’annonçait la grisaille pluvieuse de la Chandeleur après une Noël au balcon, Nadal al Soulélyou, s’installe alors que, la Lune montant en son second quartier, et le temps de la Pleine Lune devant, dicton d’Oc, durer au moins jusqu’à la fin de cette lunaison, le vent d’Autan, chaud et sec, nous amène les effluves de la Méditerranée et les premiers pèlerins de Compostelle. Le premier passa à Montcuq le 17 février, surpris de ce jeune printemps. Le Chemin de StJacques est en Quercy sujet à controverses, le Guide (médiéval) du Pèlerin étant muet sur son tracé entre Conques et Moissac. Du Pech de Péyro Grôsso, du Grand Menhir, hameau de Bel Montet perché sur une hauteur abrupte aux pentes boisées, petit Cap Mas médiéval aux allures de bourg fortifié avec ses tours et ses colombiers,comme de Rouzet, ancien castel des seigneurs de cette vallée, et de son église de St-Aignan aux sculptures pleines de sens cachés, on domine la Séoune propice aux Figuiers de barbarie et aux Asphodèles de Palestine, Lys de la Vallée d’Yizréel et Roses du Sharon. De Las Bouygues avec sa primitive église St Jacques al Cémétéri, marquée du Vert osiriaque des Mystères d’Egypte et du Blanc Pascal chrétien, à Toufailles et son St Christophe, le Passeur de Chemin et du Flux du Temps où l’on ne descend qu’une fois, Saints jadis fêtés tous deux le 25 Juillet,Sommet de l’été, les églises font de cette vallée un Chemin de St Jacques, celui des Trépassés vers le Couchant et Compostelle, Finisterre d’Occident. Le renouveau du Pélerinage fut voulu par l’Assemblée du Conseil de l’Europe en vue de promouvoir l’unité culturelle du très vieux Continent, de l’Atlantique à l’Oural et même plus loin vers l’Est. A Jérusalem les prêtres du Saint-Sépulcre voient venir, à pied et en toute unité, des pèlerins catholiques et orthodoxes depuis Vladivostok à travers tout l’immense espace russe et les Balkans. Certains s’installent et apprennent l’hébreu, d’où en Terre Sainte des messes en la langue de la Bible, d’Abraham le Sumérien (Chaldéen serait trop précoce), de Moïse l’Egyptien, de David et Salomon, liturgie ramenant les peuples à la Langue Unique, celle de la Création et de l’Eden, avant Babel et sa Tour. Vers Compostelle, Jérusalem d’Occident, guide le chemin céleste, la Voie Lactée, dont les églises de de la Vallée de la Séoune font de celle-ci une projection sur la Terre comme l’était l’Egypte pour le ciel.