Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot
« Un regard sonnant et trébuchant » sur les dossiers...
Départ de Thomas Chardard
Après deux mandats à la tête de la CCI, Thomas Chardard commente sont passage et l’actualité avec la franchise et le verbe que nous lui connaissons
Sans avoir forcément un goût d’inachevé dans la bouche, le récent président de la chambre de commerce et d’industrie du Lot revient sur ces dix années passées au contact des chefs d’entreprises et de l’économie lotoise avec une vision parfois abrupte de certains échecs et chargé d’un peu d’usure.
Certes, ses soucis de santé ont eu peut-être raison d’un troisième mandat « D’autant qu’il m’a fallu prendre du recul avec la reprise d’activité. Je pense ensuite qu’il faut savoir céder sa place et j’ai attendu que nous puissions nous retrouver lundi 25 mai pour voter et élire Jean Hugon dans de bonnes conditions. Ensuite, dix ans de mandats à la tête de la CCI et un travail intense permettent de mener à bien certains projets. Alors que la spécificité des Chambres est d’avoir à leur tête un chef d’entreprise et ne l’étant plus depuis deux ans, il était logique que je parte. Le management actuel nécessite aussi beaucoup d’adaptation et je ne doute pas que mon successeur qui est l’un des plus jeunes présidents de Chambre de commerce de France saura mener cette tache avec succès » indique Thomas Chardard qui a le sentiment que « Les projets importants de la chambre sont en cours d’être réglés » ce qui lui permet sur ce point de partir le coeur plus léger.
SUR L’ACTUALITÉ, IL RESTE DES CRAINTES
« Vis-à-vis de la reprise économique, les commerces qui se sont bien préparés ont pu reprendre leur activité. On attendait bien sûr la réouverture des restaurants et des cafés. Pour le secteur touristique, nous sommes un peu rassurés ne sachant pas pour autant comment la clientèle va consommer ou privilégier ses choix. Sachant encore que nous avons loupé deux mois de saison, on sait déjà qu’elle sera sûrement moyenne. Le secteur industriel laisse présager d’inquiétudes plus importantes notamment dans le secteur aéronautique. Il y aura un impact de cette crise et cela nous alarme en termes d’emplois sur Figeac. L’agroalimentaire par contre s’en est bien sorti avec l’achat de produits de premières nécessités que nous avons observé de façon massive, sauf peut-être la filière gras » analyse Thomas Chardard.
UN REGARD SONNANT ET TRÉBUCHANT SUR QUELQUES DOSSIERS
L’un des grands projets de son mandat qui fut une réussite restera l’école d’audioprothésiste créée il y a quelques années. « Son rayonnement est national voire international. L’école nourrit encore de nombreuses ambitions quant à son développement et j’en suis fier. Je suis également content d’avoir créé Lot
Touristic Vallée, une association qui fait des envieux dans d’autres départements. Je souhaite vis-à-vis d’elle par contre que les politiques se mobilisent plus autour de cette structure pour aider à la création d’une vraie politique touristique pour le Lot... Je n’oublierai pas nos partenaires non plus avec qui nous avons travaillé et entretenu de bonnes relations ni certains élus et les techniciens de la CCI que je tiens à remercier ». Des regrets ? « Oui... Depuis 10 ans je tente de travailler avec tout le monde sur l’économie pour créer une synergie commune mais à ce jour je n’y suis jamais arrivé. Est-ce moi le souci ? J’ai pourtant cherché une réflexion commune. Je ne suis pas arrivé au bout de 10 ans à créer une véritable coopération. Je regrette ensuite l’éviction de Gilles Liébus pour les dynamiques qu’il a su initier. Je suis déçu de son sort au regard de ses projets. Il aurait pu être une locomotive intéressante ».