Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot

Juin au jardin

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Chaleur et sècheresse s’installent. Vient le chant des cigales, signal de l’été.

A Montcuq , Bd Chapou tel jardinier paille ses tomates et haricots de tontes de gazon, le Mulching anglais. Son herboriste de voisin fait ça aux feuilles de Consoude en couches épaisses. L’humidité du sol semble mieux conservée. Pas de bon jardin sans Consoude, Ortie, herbes à purin, Sureau (Hyèble, Ewlé d’Oc, encore plus que Sôy ou Sambuc) signes de la bonté du sol. En Vallée de Séoune, réputée « frétso » (froide), sous Las Bouygues, les Sureaux Sambucs sont en pleine floraison alors qu’en Vallée de Négo Byélyo (Nègue Vieille, le ruisseau qui noie, Négo, la Vieille ,la Byélyo, la Terre-mère) les Sambucs ont passé fleurs depuis des jours. Tel paysan carcinol de Séoune utilise les fleurs de Sureau (en nos contrées un des remèdes majeurs des maux de l’hiver) en bains chauds contre ses maux articulair­es. La floraison des sureaux, celle vaporeuse des gaillets blancs à parfum de miel, rappellent à l’herboriste-jardinier que vient le temps où dans les Alpes bavaroises et autrichien­nes les citadins rhumatisan­ts envahissen­t les villages, logeant chez l’habitant, pour des cures prolongées de bonnes plantes dépurative­s, diurétique­s et sudorifiqu­es, associées, c’est là le coeur de la médication, à de longues siestes bien au chaud dans des tas de foins frais fauchés embaumants de fleurs. On est là en pays d’origine d’Arnold Schwarzene­gger (exercice difficultu­eux de prononciat­ion) dont le type physique est celui qu’acquerraie­nt,si besoin était en pays aquitains de rugbymen naturels, de gros mangeurs gourmands de salades de Consoude, plante médicinale bourrée de stéroïdes naturels,ce qui en faisait une des bonnes herbes « pour faire prendre de la chair » aux canards, dindons, poulets et aux porcs friands de feuilles blanchies à l’eau bouillante d’Arum Tacheté ou « Pan dé Sérp » (Pain de Serpent) toxique violent à l’état cru et que certains touristes citadins crurent être des « épinards sauvages ». Abondants en Val de Négo Viélyo, sur les talus humiques du Camy dé Roubélét, dit dé la Fount de La Bélà, ces Arums s’y mêlent aux Tamiers communs, dont les jeunes pousses âcres et nauséeuses, ou « Réspountso­us », répugnent aux vertadiérs Carcinols qui préfèrent les asperges sauvages, communes sur les causses entre Montcuq et Rouillac où l’on cueillait le (Faux) Arnica, en fait la très méditerran­éenne Aunée «de Montagne», erreur et confusion constatée partout en pays d’Oc.

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