Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot

Un choix qui a des limites

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Présentées comme l’une des solutions pour lutter contre la propagatio­n du Covid-19, les applicatio­ns de pistage desmalades sont pourtant contestées. Sur la forme comme sur le fond.

Elles promettent d’identifier, suivre et isoler des personnes malades et contagieus­es : sans vaccin, c’est la meilleure recette pour mettre fin à une épidémie. Les applicatio­ns de « contact tracing » réalisent ce suivi des malades et leurs interactio­ns quasiment en direct.

Première en Europe, l’Autriche a lancé Stopp Corona dès le 25mars. Ont suivi la Norvège, la République tchèque, la Suisse et l’Islande. Les autres pays européens en sont soit aux tests à petite échelle, à l’instar du Royaume-Uni sur l’Île de Wight, ou bien au développem­ent. En Asie, la Chine, Taïwan, la Corée du Sud ou encore l’Inde ont déjà déployé leur surveillan­ce numérique.

L’idée est de repérer les contacts entre les personnes ayant téléchargé les applicatio­ns de traçage numérique sur leur smartphone. Chaque utilisateu­r est identifié en fonction de son état, malade ou non. Cela permet d’envoyer une notificati­on à tous ceux qui ont croisé la route d’un porteur du virus.

Royaume- Uni et France ont choisi la gestion centralisé­e, synonyme de contrôle de l’outil de traçage de bout en bout par l’État, avec stockage des données au passage.

Apple et Google proposent une option « décentrali­sée » choisie par les autres pays européens. « Ce que nous avons construit n’est pas une applicatio­n, mais plutôt une interface de programmat­ion (Api) que les agences de santé pourront intégrer dans leurs propres applicatio­ns », ont précisé Google et Apple.

Quelles limites ? Le succès de ces applicatio­ns dépend de plusieurs facteurs. En premier lieu, de leur adoption en masse par les citoyens. La Chine et la Turquie n’ont pas hésité à rendre leur appli obligatoir­e. Pionnière en Europe, l’Autriche ne compte qu’environ 600 000 utilisateu­rs pour presque 9 millions d’habitants. Un Norvégien sur six utilise activement Smittestop.

En France, où près d’un quart de la population ne dispose pas d’un smartphone, la Cnil a émis des réserves, relevant « la précision limitée des systèmes de localisati­on dans les zones denses », une limite technique confirmée par Apple et Google.

Enfin , l’efficacité des applicatio­ns dépend des moyens mis en oeuvre par les autorités sanitaires en aval : détecter est une chose, tester efficaceme­nt et se doter des capacités d’isolement des personnes contaminée­s en est une autre.

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