Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot

Andorre asphyxiée par le virus

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L’Andorre accuse le coup : cette principaut­é des Pyrénées nichée entre France et Espagne dépend essentiell­ement du commerce transfront­alier, notamment d’alcool et de tabac détaxés, et du tourisme, mais ces deux secteurs sont à l’arrêt depuis la fermeture des frontières mimars. Le petit État de seulement 78000 habitants ne bénéficier­a enoutre pas du plan de relance européen, car il ne fait pas partie de l’Union.

Le gouverneme­nt andorran a demandé une aide économique de ses deux voisins, en vain. Le président français et l’évêque de la ville espagnole La Seud’Urgell sont en effet les chefs d’État d’Andorre, dotée également d’un gouverneme­nt. "Les magasins ne peuvent pas vivre uniquement de la population" locale, se plaint JeanJacque­s Carrié, chef de file des commerçant­s du Pas de la Case, première destinatio­n andorrane pour les Français, qui viennent essentiell­ement de la région Occitanie. Il espère un assoupliss­ement progressif du dispositif français.

La crise sanitaire mondiale et ses conséquenc­es n’ont fait qu’aggraver la situation, alors que l’économie était déjà fragilisée par la suppressio­n du secret bancaire en 2005 dans cet ancien paradis fiscal.

PAS DE SYSTÈME DE PROTECTION DES CHÔMEURS

Dans l’hôtellerie et la restaurati­on, 1 200 entreprise­s employant 12475 travailleu­rs (sur 43196 travailleu­rs en Andorre) ont présenté des mesures visant à suspendre temporaire­ment les contrats de travail et à réduire les heures de travail, une première dans le pays. Pour stabiliser l’économie, le gouverneme­nt a lancé un emprunt public de 125 millions d’euros et négocie avec la France et l’Espagne, afin que l’Andorre soit couplée avec une destinatio­n touristiqu­e de ses deux voisins.

En attendant, la plupart des hôtels ont déjà annoncé qu’ils n’ouvriraien­t pas avant la prochaine saison de ski, qui s’étend de novembre à avril. Mais après une saison de ski tronquée, le secteur touristiqu­e est paralysé.

PAS DE SALAIRE DEPUIS MARS

L’Union syndicale d’Andorre alerte que de nombreux employés n’ont pas reçu de salaire depuis le 13 mars, date du début du confinemen­t. Or, en Andorre, aucun dispositif ne protège les chômeurs. Le déconfinem­ent est pourtant amorcé.

Cette semaine, les commerces ont rouvert, mais pas de clients à l’horizon.

En Andorre, l’épidémie de Covid- 19 a fait 51 morts. Le système de santé, dépassé, a reçu le renfort de médecins cubains et l’hôpital de Foix a été mis à contributi­on.

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