Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot
Le choix audacieux d’un emprunt européen à 750 milliards
La Commission européenne se propose d’emprunter sur les marchés (comme le fait le Trésor public en France), et demutualiser en partie l’usage de cet argent. Ce nouvel instrument (750 milliards d’euros) viendrait s’ajouter aux 1 100 milliards du projet de budget européen, qui court sur sept ans (2021-2027). Ces emprunts nouveaux seraient répartis en 250 milliards de prêts (à rembourser par les États qui les utiliseront) et 500 milliards de subventions. Pour la première fois, on sort de la logique nationale du seul retour sur investissement pour traiter au niveau européen une crise européenne. C’était le coeur de la proposition franco-allemande de la semaine dernière, surmontant pour la première fois les blocages sur un endettement commun. Quels pays vont en bénéficier ? La discussion
commence à peine sur la répartition. Divers critères seront retenus : secteurs et zones touchés par la crise, richesse par habitant. L’Italie et l’Espagne, frappées durement sur le plan sanitaire et fragiles sur le plan financier, seraient les premières bénéficiaires. Des chiffres circulaient, affirmant que Rome pourrait obtenir 173 milliards d’euros ; Madrid 140milliards.
La France aurait accès à 39 milliards de crédits budgétaires.
Les filières automobile, aéronautique, numérique et touristique seront les principales bénéficiaires.
La Commission propose également d’emprunter 7,7 milliards d’euros pour financer des dépenses supplémentaires dans les vaccins, lesmédicaments et les soins au cours des quatre prochaines années, et réduire la dépendance du bloc communautaire à l’égard des approvisionnements étrangers.