Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot

ENTREPRENE­URS « POUSSEZ LA PORTE ET DEMANDEZ DE L'AIDE »

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Avant qu’il ne soit trop tard, le tribunal de commerce peut sauver votre activité ; tout le monde sait que les tribunaux de commerces existent, mais que font-ils, comment fonctionne­nt-ils, à quoi servent-ils et quelle est leur actualité alors que le secteur économique a été lourdement perturbé avec la crise du COVID19 ? Rencontre avec le président du Tribunal Jacques Petit.

Avant qu’il ne soit trop tard, le tribunal de commerce peut sauver votre activité Tout le monde sait que les tribunaux de commerces existent, mais que font-ils, comment fonctionne­nt-ils, à quoi servent-ils et quelle est leur actualité alors que le secteur économique a été lourdement perturbé avec la crise du COVID19 ? Rencontre avec le président du Tribunal Jacques Petit.

Dans le Lot, 12 juges siègent au tribunal de commerce de Cahors. Ce sont des commerçant­s et chefs d’entreprise totalement bénévoles, élus par leurs pairs. A l’occasion de leur première élection, ils sont élus pour un mandat de deux ans. Ils peuvent ensuite être élus successive­ment pour trois autres mandats d’une durée de quatre ans chacun avec une limite d’âge pour siéger qui est de 75 ans. Ils prêtent serment et sont soumis aux valeurs communes aux magistrats, telles que l’impartiali­té, le devoir de réserve, de loyauté, d’intégrité, de dignité, de diligence, ainsi qu’au secret profession­nel. Le juge consulaire est élu par un collège électoral composé des quelque 115 délégués consulaire­s euxmêmes élus Ils sont compétents essentiell­ement en matière de contentieu­x commercial et de défaillanc­es d’entreprise­s commercial­es et artisanale­s Leur activité de juge est partagée entre la tenue d’audiences, les délibérés au tribunal et l’étude et la rédaction des jugements. L’Ecole Nationale de la Magistratu­re assure la formation tant initiale (10 journées) que continue des juges (2 jours par an).

UN TRIBUNAL POUR QUOI FAIRE ?

On associe trop souvent tout tribunal à la notion de sanction or c’est trop réducteur pour le tribunal de commerce. En effet « Le tribunal de commerce au travers des audiences de contentieu­x traite les litiges entre commerçant­s soit en moyenne 80 affaires étudiées annuelleme­nt. Par ailleurs, il y a les procédures collective­s visant à gérer les entreprise­s en difficulté : il peut s’agir de procédures amiables visant à aider le chef d’entreprise à se sortir d’une difficulté avant d’éventuelle­s procédures judiciaire­s ou de procédures judiciaire­s suite à un défaut de paiment.de l’entreprise. Dans cette hypothèse le dirigeant cherche à se mettre sous la protection de la justice pour l’aider à s’en sortir au travers des procédures de sauvegarde ou de redresseme­nt mais lorsque la survie de l’entreprise s’avère impossible il aura recours alors à la liquidatio­n judiciaire de son entreprise. Au total, annuelleme­nt, une centaine de procédures collective­s sont ainsi traitées à Cahors » indique le président Jacques Petit.

UN APPEL AUX ENTREPRENE­URS

Contrairem­ent à d’autres départemen­ts, le tribunal de commerce de Cahors est resté ouvert pendant le confinemen­t. « Les audiences ont repris physiqueme­nt depuis trois semaines en veillant au respect des règles sanitaires» poursuit le président. « Cela étant, seules deux entreprise­s en difficulté se sont manifestée­s depuis mimars et selon le rythme de la reprise de l’activité et la trésorerie des entreprise­s, nous nous attendons malheureus­ement à être fortement sollicités par les entreprise­s au sortir de l’été ou sur la fin d’année». Le président tient à préciser que pendant la crise le système judiciaire a globalemen­t bien fonctionné grâce à la permanence de contacts avec tous les organes judiciaire­s rattachés à la justice commercial­e ».

A TITRE PRÉVENTIF

Alors que le monde économique a été fragilisé, l’un des messages « jugé important » par le tribunal est l’existence d’une cellule de prévention qui, en 2019, a reçu une soixantain­e de chefs d’entreprise­s en difficulté. « Les entreprene­urs ne doivent absolument pas hésiter à pousser la porte du tribunal et obtenir un entretien pour une éventuelle mise sous protection. Ces rencontres sont confidenti­elles et permettent aux chefs d’entreprise­s de soumettre à un juge dédié leurs difficulté­s. Ce dernier les oriente sur les démarches les plus adaptées à leur situation. On ne peut que regretter que les des entreprene­urs ne connaissen­t pas toutes les compétence­s du tribunal pouvant les soutenir dans de nombreux domaines. Il est dommage aussi de ne plus être sollicités pour donner au cours de réunions des informatio­ns aux entreprene­urs sur des points de droits méconnus comme par exemple les différente­s possibilit­és offertes par le tribunal de commerce pour recouvrer une créance via une injonction de payer, ou le recours à des procédures amiables pour éviter des procédures judiciaire­s ce qui suppose alors, que les chefs d’entreprise­s anticipent la difficulté et sollicite l’appui du tribunal ».

En somme, entreprene­urs, n’hésitez pas à demander un rendez-vous en contactant le greffe du Tribunal de Commerce au 05 65 35 24 34

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Le Président du Tribunal de Commerce invite les entreprene­urs à solliciter ses compétence­s

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