Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot
Assurance obsèques : une protection avantageuse ?
Plutôt que de laisser le coût et l’organisation de vos funérailles à vos proches, vous pouvez leur épargner ce souci financier en souscrivant un contrat d’assurance obsèques. Mais celui-ci est-il réellement avantageux ? On fait le point.
Le coût des obsèques ne cesse d’augmenter : +8 % en trois ans d’après l’Insee, soit un taux deux fois supérieur à l’inflation. Pour éviter à votre famille d’avoir à avancer des frais considérables le jour de votre décès, vous pouvez donc envisager, comme plusieurs millions de Français, de souscrire un contrat d’assurance qui les aidera à faire face aux dépenses liées à vos obsèques. Cependant, avant de signer, il est indispensable de prendre certaines précautions pour vous assurer que cette couverture est adaptée. Décryptage. L’assurance obsèques, à quoi ça sert ? Très prisée ces dernières années, l’assurance obsèques fait partie des contrats dits « à capital ». Son objectif premier est en effet de constituer un fonds, défini lors de la signature, afin de régler tout ou partie des prestations funéraires au moment du décès du souscripteur. Une variante, plus complète, peut en outre y associer un contrat de prestations funéraires, afin de prévoir, en amont, l’organisation de la future cérémonie
Le montant des cotisations se révèle largement supérieur à la prime reçue
et de choisir notamment votre cercueil ou votre urne funéraire, une éventuelle pierre tombale, etc. Selon les formules, vous pouvez ainsi tout prévoir de A à Z.
En France, près de 5 millions d’habitants ont souscrit une assurance obsèques, un chiffre en constante augmentation d’après la Fédération française de l’assurance.
Un placement à perte ? Dans une étude parue en 2019 et comparant les onze leaders du marché, l’association 60 millions de consommateurs dénonce ces contrats comme des « placements ruineux ». En cause : le fait que le montant des cotisations versées par le défunt se révèle largement supérieur à la prime reçue par les bénéficiaires ! Ainsi, un souscripteur de 62 ans aura versé en moyenne près de 5 400 € en vingt ans, mais la prime touchée par sa famille ne sera que de 4 000 €. Une perte nette moyenne de 1 400 €, qui ne fait qu’augmenter avec la durée de cotisation car, quel que soit le montant des versements, la personne recevra la somme définie à la signature du contrat. Parmi les autres inconvénients majeurs, 60 millions de consommateurs dénonce également des frais de gestion gonflés ainsi qu’un versement du capital très tardif, parfois plus d’un mois après le décès car conditionné à l’envoi de nombreuses pièces justificatives (certificat, carte d’identité, factures), ce qui oblige finalement les proches à avancer les frais d’obsèques.
Lauren Ricard