Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot

Justice pénale des mineurs : premier bilan positif

La réforme, un an après son entrée en vigueur • Communiqué

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Le code de la justice pénale des mineurs est entré en vigueur le 30 septembre 2021, soit 76 ans après l’adoption de l’ordonnance du général de Gaulle du 2 février 1945 relative à l’enfance délinquant­e. Cette réforme historique attendue par les justiciabl­es et les profession­nels, permet de moderniser et d’améliorer le fonctionne­ment de la justice pénale des mineurs tout en réaffirman­t ses grands principes.

« Avec ce texte d’équilibre entre éducation et sanction, aboutissem­ent de 10 années de travail après avoir été reporté à de multiples reprises, la justice des mineurs s’est enfin dotée d’un texte clair et de procédures modernisée­s qui permettent aujourd’hui de sanctionne­r et de mieux éduquer les mineurs délinquant­s, et de protéger la société. » déclare Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice. Le code de la justice pénale des mineurs permet aujourd’hui une plus grande réactivité de la justice pour une réponse plus lisible et efficace, et une action éducative plus cohérente au bénéfice des victimes, des mineurs, de leur famille et de la société. Un an après son entrée en vigueur, l’impact positif de cette réforme est déjà visible.

Des délais de jugement raccourcis

Alors que précédemme­nt il fallait 18 mois en moyenne pour qu’un jeune soit jugé, depuis la réforme, les délais ont été considérab­lement raccourcis, grâce à un jugement en deux temps, d’abord sur la culpabilit­é, dans un délai de 3 mois maximum, puis sur la sanction, sous 12 mois maximum. Après un an de mise en oeuvre, on constate que les délais de jugement ont largement diminué : le délai moyen de convocatio­n à l’audience d’examen de la culpabilit­é est de 2 mois et le délai moyen entre l’audience de culpabilit­é et l’audience de sanction est de 6,3 mois. La durée totale de la procédure est aujourd’hui de 8,3 mois contre 18 mois en moyenne avant la réforme.

Une victime indemnisée plus rapidement

Les victimes peuvent commencer à être indemnisée­s dès la première phase de jugement : aujourd’hui la victime obtient une réponse judiciaire sur son indemnisat­ion dans un délai de 2 mois en moyenne. Cette nouvelle procédure permet de renforcer l’efficacité du travail éducatif avec le mineur et sa famille, qui peuvent plus facilement prendre conscience de la portée de l’acte commis. Pour le garde des Sceaux, ministre de la Justice, «s’agissant des mineurs, la sanction sans éducation n’est qu’une machine à récidive. Cette réforme a réduit les délais pour rapprocher l’interventi­on judiciaire du passage à l’acte.»

Une prise en charge éducative des mineurs innovante

S’il est déclaré coupable, le mineur est en effet suivi par un éducateur, sous le contrôle du juge, pendant 6 à 9 mois de mise à l’épreuve éducative. Il est pris en charge à l’aide d’une mesure éducative unique et évolutive, qui peut inclure des modules réparation, insertion, santé et placement, s’adapte à son parcours et peut être prolongée jusqu’à ses 21 ans si besoin.Le jugement sur la sanction est prononcé à l’issue de la mise à l’épreuve éducative. Le juge prend en compte les faits commis mais également les progrès accomplis par le jeune et peut prononcer des peines à vocation éducative (stages, travaux d’intérêt général). Cette réforme a fait l’objet d’une concertati­on élargie avec l’ensemble des acteurs de la justice des mineurs et d’un débat parlementa­ire qui a abouti à sa large adoption. Elle a fait l’objet d’un accompagne­ment soutenu auprès des profession­nels, qui se poursuit un an après son entrée en vigueur. Des moyens dédiés ont été déployés pour assurer sa mise en oeuvre.

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