Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot
La ferme France bat de l’aile !!
L’agriculture française est en plein déclin et décroche de plus en plus d’après un rapport officiel de la commission économique du Sénat avec un titre significatif « quand le mirage de tout monter en gamme fait oublier l’impératif de la compétitivité agricole» .La France, deuxième exportateur mondial a dégringolé au 5eme rang et sa part du marché mondial est passée de 11% à moins de 5% selon le rapport.Son solde commercial a chuté de 12 à 8 milliards entre 2011 et 2021.
En 2019, les sénateurs avaient déjà alerté de la perte de compétitivité de l’agriculture française. Ils avaient constaté la stagnation de la production agricole, la réduction du nombre d’actifs, la réduction des surfaces utiles ainsi que la perte des parts à l’exportation et l’augmentation des importations.
Le déclin a continué depuis sans qu’aucune mesure ne soit prise. Les causes sont multiples. La politique agricole mondialiste pratiquée au niveau de la communauté par la commission européenne est fondamentale dans cette perte de compétitivité.Certaines productions sont hors cadre de la PAC comme l’arboriculture, les cultures légumières et la viticulture. La préférence communautaire , pilier du Traité de Rome n’est plus qu’un vague souvenir. Dans chaque négociations commerciales menées avec des pays tiers par la commission européenne, dont c’est la compétence, l’agriculture apparaît comme la variable d’ajustement, le petit supplément dans les accords de libres échanges toujours au détriment de la France.Les décisions de Bruxelles sont «surtransposées» au niveau national où règne une politique écologique punitive qui nuit au dynamisme agricole.L’administration française veut
LA FUITE DANS L’EXCELLENCE PENALISEE
L’agriculture française depuis les années 1990 a recherché la montée en gamme souhaitée par les différents Présidents de la République et gouvernements..Nous avons assisté à l’éclosion en grand nombre d’appellations d’origines, de labels, de marques certifiées, de productions d’excellence et des marques de qualité supérieure. Cette stratégie de haut de gamme privilégie la consommation de niches au détriment de notre souveraineté alimentaire. Un «risque majeur» contraire à l’objectif estime le rapport qui poursuit : «à réserver la consommation de produits français à ceux qui peuvent se le permettre tout en condamnant les plus modestes à ne s’alimenter qu’avec des produits importés. Ces produits importés sont moins chers, cultivés par de la main d’oeuvre à bas coût avec des normes inférieures et bourrés de molécules interdites en France».
Les exemples sont multiples comme le montre le schéma du magasine « La France Agricole». La consommation de poulets importés du Brésil ou d’Ukraine a augmenté de 20% à 50 % en 20 ans, alors que la consommation de poulets labellisés à chuté de 28%.Il en est de même pour les produits importés du Maroc et d’Espagne comme la tomate ou la fraise avec des coûts de production qui n’ont rien de comparable avec les coûts français. En fruits, le verger français a perdu 40% de sa surface en 20 ans. Dans le secteur des fruits et légumes la France importe de plus en plus et perd sa souveraineté.
LE MIRACLE LAITIER
La France serait dans les pays les plus compétitifs. Elle serait au 4eme rang des exportateurs mondiaux.
Dans leur rapport, les sénateurs ont estimé que si la France occupe cette position, elle est due au faible revenu des éleveurs laitiers avec un prix payé au litre un des plus faibles d’Europe.C’est peu glorieux ! La décapitalisation des élevages est enclenché y compris dans notre département où il ne reste que 80 troupeaux laitiers.