Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot
Sirops et pastilles contre la toux, quels effets thérapeutiques ?
Alors que sirops et pastilles sont fréquemment prescrits afin de calmer les quintes de toux et la gorge qui gratte, leur efficacité est aujourd’hui remise en question par des spécialistes. Pis encore, certains pourraient se révéler dangereux. Décryptage.
Le retour de la saison froide rime bien souvent avec les nombreux petits maux de l’hiver et notamment la toux. Or, si pour beaucoup d’entre nous, la prise de sirops et pastilles censés soulager nos maux de gorge est un réflexe bien ancré, ces remèdes ne constituent pour autant pas une panacée et certains peuvent même s’avérer nocifs pour notre santé. On fait le point.
À quoi servent-ils ?
On distingue principalement deux types de sirops antitussifs : les expectorants, censés lutter contre les toux dites grasses en fluidifiant le mucus afin de désencombrer les voies respiratoires, et les sirops qui traitent les toux sèches en calmant les irritations. D’autre part, le rôle des pastilles est d’apaiser les douleurs au niveau de la gorge mais aussi de dégager les bronches grâce à l’action d’huiles essentielles bienfaisantes.
Une efficacité relative
Seuls les médicaments vendus sur prescription auraient un véritable effet thérapeutique
Si l’on apprécie bien souvent leur petit goût sucré, certains de ces remèdes seraient toutefois assez peu utiles pour traiter les symptômes. Le magazine 60 Millions de consommateurs, édité par l’Institut national de la consommation, a ainsi examiné 37 sirops et pastilles contre la toux vendus sans ordonnance et conclu que la plupart étaient « peu efficaces », voire « contreproductifs » du fait de la présence d’ingrédients nocifs tels que conservateurs, colorants ou alcool. Seuls les médicaments vendus sur prescription auraient un véritable effet thérapeutique.
Un risque d’allergie grave
Si vous devez subir une opération nécessitant une anesthésie générale et que vous toussez, évitez autant que possible la consommation de sirop. En effet, le 29 août dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament a alerté sur les risques posés par les sirops contenant de la pholcodine, qui peuvent provoquer une allergie sévère aux curares, indiqués lors d’une anesthésie générale, et ce, même si l’anesthésie a lieu plusieurs semaines après leur ingestion. Par précaution,
leurs autorisations de mise sur le marché ont été suspendues dès le 8 septembre et les lots présents en pharmacie ont été rappelés. Ils sont donc actuellement introuvables dans le commerce, mais il se peut que vous en ayez encore à votre domicile. Dans ce cas, procédez à un tri et rapportez-les en pharmacie ou jetez-les. Enfin, gardez à l’esprit que les sirops, quels qu’ils soient, sont généralement contre-indiqués chez les jeunes enfants.