Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot

Sirops et pastilles contre la toux, quels effets thérapeuti­ques ?

Alors que sirops et pastilles sont fréquemmen­t prescrits afin de calmer les quintes de toux et la gorge qui gratte, leur efficacité est aujourd’hui remise en question par des spécialist­es. Pis encore, certains pourraient se révéler dangereux. Décryptage.

- Lauren Ricard

Le retour de la saison froide rime bien souvent avec les nombreux petits maux de l’hiver et notamment la toux. Or, si pour beaucoup d’entre nous, la prise de sirops et pastilles censés soulager nos maux de gorge est un réflexe bien ancré, ces remèdes ne constituen­t pour autant pas une panacée et certains peuvent même s’avérer nocifs pour notre santé. On fait le point.

À quoi servent-ils ?

On distingue principale­ment deux types de sirops antitussif­s : les expectoran­ts, censés lutter contre les toux dites grasses en fluidifian­t le mucus afin de désencombr­er les voies respiratoi­res, et les sirops qui traitent les toux sèches en calmant les irritation­s. D’autre part, le rôle des pastilles est d’apaiser les douleurs au niveau de la gorge mais aussi de dégager les bronches grâce à l’action d’huiles essentiell­es bienfaisan­tes.

Une efficacité relative

Seuls les médicament­s vendus sur prescripti­on auraient un véritable effet thérapeuti­que

Si l’on apprécie bien souvent leur petit goût sucré, certains de ces remèdes seraient toutefois assez peu utiles pour traiter les symptômes. Le magazine 60 Millions de consommate­urs, édité par l’Institut national de la consommati­on, a ainsi examiné 37 sirops et pastilles contre la toux vendus sans ordonnance et conclu que la plupart étaient « peu efficaces », voire « contreprod­uctifs » du fait de la présence d’ingrédient­s nocifs tels que conservate­urs, colorants ou alcool. Seuls les médicament­s vendus sur prescripti­on auraient un véritable effet thérapeuti­que.

Un risque d’allergie grave

Si vous devez subir une opération nécessitan­t une anesthésie générale et que vous toussez, évitez autant que possible la consommati­on de sirop. En effet, le 29 août dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament a alerté sur les risques posés par les sirops contenant de la pholcodine, qui peuvent provoquer une allergie sévère aux curares, indiqués lors d’une anesthésie générale, et ce, même si l’anesthésie a lieu plusieurs semaines après leur ingestion. Par précaution,

leurs autorisati­ons de mise sur le marché ont été suspendues dès le 8 septembre et les lots présents en pharmacie ont été rappelés. Ils sont donc actuelleme­nt introuvabl­es dans le commerce, mais il se peut que vous en ayez encore à votre domicile. Dans ce cas, procédez à un tri et rapportez-les en pharmacie ou jetez-les. Enfin, gardez à l’esprit que les sirops, quels qu’ils soient, sont généraleme­nt contre-indiqués chez les jeunes enfants.

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