Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot
Hausse de prix, la frénésie délétère des pellets
Voilà plusieurs années que l’État soutient massivement le chauffage au bois, à travers notamment des aides à l’achat pour les poêles et chaudières performants et peu énergivores fonctionnant aux pellets. De fait, les ventes ont respectivement bondi de 41 % et 120 % entre 2020 et 2021 pour ces deux équipements, d’après les chiffres de la filière. Sans compter que le prix de ce combustible était jusque-là très attractif puisqu’on pouvait acheter des sacs de granulés de 15 kg pour moins de 6 € pièce. Mais ça, c’était avant… La palette de sacs de pellets (environ une tonne) est en effet passée de 280 € à l’été 2021 à plus de 550 € en août 2022. Comment l’expliquer ?
Il est certain que l’inflation et la flambée des prix de l’énergie et des matières premières ont un impact sur le secteur. Le président de l’entreprise Propellet expliquait ainsi à France 3 que « pour produire une tonne de granulés, nous avons en ce moment un surcoût entre 100 et 130 €, lié à la hausse générale et au prix de fabrication de la sciure de bois ». Cela dit, les spécialistes mettent surtout en cause la loi de l’offre et de la demande et un effet délétère de spéculation sur ce secteur. En clair, bon nombre d’acheteurs ont anticipé la hausse des tarifs en commandant des volumes plus importants que d’ordinaire et, de surcroît, en amont. Résultat : la peur de manquer et de payer le prix fort a entraîné des ruptures de stock et une augmentation de la facture pour tous ceux qui n’ont pas fait de surstockage puisqu’il faut désormais faire appel à l’importation, plus onéreuse, pour répondre à la demande.