Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot
Une tendre comédie qui respire la jeunesse
Le bousier, la cigale, la fourmi, le hanneton et monsieur Fabre. Mieux qu’un poème ou une fable, c’est d’une pièce de théâtre qu’il s’agit et que la jeune génération découvrira dès l’âge de huit ans. Après tout, pourquoi attendre, dès lors qu’il s’agit d’apprendre ?
Apprendre, surtout, sur lo felibre dei tavans, « le poète des hannetons », le grand Fabre, surnommé ainsi par ses amis provençaux. Apprendre, aussi, sur cet être d’exception, mû autant par l’intelligence du coeur que par la raison, né à SaintLéons, sur le plateau du Lévezou, un certain 21 décembre 1823.
Le journaliste, écrivain, auteur dramatique et réalisateur de films, Yves Garric, à l’origine de cette délicieuse comédie, par ailleurs fort documentée, était en dédicace mercredi 29 novembre à La Maison du Livre, avec l’illustrateur Georges Dellus, qui a apporté sa contribution à plusieurs de ses ouvrages.
Rien de tel que l’écriture théâtrale pour rendre un hommage plein de vie à l’entomologiste Jean-Henri Fabre, observateur scientifique toujours en éveil, pour lequel Yves Garric a une admiration sans bornes.
Il le dit avec force dans son avertissement au lecteur : « Fabre apparaît aujourd’hui comme un précurseur à plus d’un titre : il est l’un des pères de l’éthologie […] ; avant tout le monde, il a parlé d’écologie, tiré la sonnette d’alarme sur l’avenir de la Planète. »
L’auteur entretient les meilleures relations avec les Éditions de l’Agapante & Cie, pour lesquelles il prépare une nouvelle pièce pour la jeunesse — l’Agapante étant spécialisée dans la collection Jeune Théâtre. L’oeuvre de fiction en cours n’en est pas vraiment une, puisque l’ancien journaliste de France 3 Sud traitera de la liberté de la presse, un sujet qui, après une quarantaine d’années dans la presse écrite, parlée et audiovisuelle, l’autorise à redoubler de vigilance. Un peu comme un devoir de mémoire.
Mais au-delà de la gravité d’une narration teintée de lucidité, l’humour et la poésie sont souvent très présents dans la vie et l’oeuvre d’Yves Garric, dont les pièces sont interprétées dans l’ensemble de la francophonie. N’est-il pas l’un des auteurs dramatiques les plus joués par les compagnies de jeunes ou dans les écoles ?
De fait, Yves Garric réussit à nous faire apprécier à sa juste valeur l’émérite JeanHenri Fabre, lui, mondialement connu et respecté, qui se contentait d’une petite table de travail et d’une simple loupe pour observer la nature avec une patience infinie. Le lecteur s’attardera sur la finesse de trait de Georges Dellus, qui trace le portrait de Fabre mieux que quiconque. La ressemblance est frappante, et les insectes croqués avec une belle finesse. Sa passion pour le dessin, qu’il entretient depuis sa plus tendre enfance, fleurit à travers les pages folâtres d’un auteur fécond, dont les nombreux ouvrages tombent à pic pour les fêtes de fin d’année. En particulier – mais pourquoi choisir – son livre, drôle et fantaisiste, douze contes de Noël sur le décor du Rouergue, dont c’est la cinquième édition, publié aux bons soins des Éditions Fleurines. Sacré Yves Garric, à l’imagination galopante, qui nous racontez que le fameux boeuf qui, aux côtés de l’âne, fut chargé de tenir au chaud l’Enfant nouveau-né dans la crèche de Bethléem était en réalité… une vache d’Aubrac. Après tout, pourquoi pas ?