Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot
Le village aux airs de Provence de Sylvie Daynac
205 : c’est le nombre exact de santons qui animent en la cathédrale de Rodez le village de personnages d’argile soigneusement installé par la nostalgique Sylvie Daynac, soucieuse de faire rêver un public résolument intergénérationnel à travers la mémoire collective. Façon comme une autre de former des voeux !
On peut dire sans excès que la passionnée Sylvie Daynac, à travers sa généreuse collection de santons expressifs, réitère, pour la seconde année consécutive en ce sanctuaire rêvé des Aveyronnais, un puissant hommage à l’écrivain et cinéaste Marcel Pagnol, qui a su faire revivre dans son
oeuvre une Provence tellement vivante.
« Marcel Pagnol est l’homme de ma vie ! » s’exclame Sylvie qui, bien que d’origine lotoise, n’a jamais caché son admiration pour cet auteur célébrissime, qui reste le petit Marcel dans toutes les mémoires.
Cela fait plus d’une trentaine d’années que cette santonnière dans l’âme, connue par ailleurs pour ses activités journalistiques dans la presse écrite, collectionne les santons. Rien ne saurait arrêter son antique passion, la preuve : il y a quinze ans, sa maison a brûlé, et c’est avec courage et ténacité qu’elle est parvenue à reconstituer pratiquement toute sa collection.
Si la plupart du temps, Sylvie acquiert ses personnages par l’entremise de sites internet spécialisés, elle reste l’artisane de tous les décors. Elle a également aimé façonner de ses propres mains une vingtaine de santons, tels le facteur, le maçon, l’apiculteur ou encore les enfants de l’école. « Ce qui m’intéresse dans le santon, dit-elle, c’est ce qu’il représente : un personnage d’apparence statique, à qui l’on va donner souffle et vie dans une mise en scène particulière. Les détails sont très importants et je ne saurais trop conseiller de prendre le temps de les regarder, car leur réalisation est le fruit
de patientes recherches en cours d’année. »
La fondatrice et rédactrice de La Gazette de notre Ségala, par ailleurs collaboratrice périodique du Bulletin d’Espalion, campe volontiers au milieu de ses personnages, pour en parler et même pour se raconter. Par amour pour les santons et par amour pour Marcel Pagnol. Les deux vont ensemble, pour l’éternité et surtout pour la joie des familles, de tout temps attirées par la magie des crèches provençales qui respirent un parfum d’autrefois.
Précisons que Sylvie Daynac présente jusqu’à début janvier 2024, non pas un seul village de santons,
mais deux – le plus grand en la cathédrale NotreDame de Rodez, le second, de moindre proportion, avec une centaine de personnages peints, en l’église
de Moyrazès, jolie commune du Ségala où elle réside depuis quelques mois.