Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot
Une assemblée départementale studieuse et chaleureuse
Sous la responsabilité de Jacqueline Fraissenet, déléguée départementale de l’Unafam Aveyron, une cinquantaine de personnes en matinée et plus de quatre-vingts l’aprèsmidi se sont réunies à Sébazac.
Jacqueline Fraissenet a rappelé les buts de l’association créée en 1963 et les dates qui, au cours de ces 60 années, ont marqué l’évolution de la psychiatrie grâce à la loi de 2002 qui introduit des représentants des usagers dans les établissements de santé, et la loi de 2005 qui reconnaît le handicap psychique.
Sortie de l’entre-soi, la délégation de l’Aveyron s’est alors investie pour l’accès au logement accompagné avec l’ouverture de deux résidences-accueil, le développement de l’accompagnement des patients avec la création du Samsah-Psy, la création de la Maison des Ados, la formation des aidants familiaux et des professionnels de structures médico-sociales, l’accueil des aidants familiaux avec la mise en place du programme
BREF, l’appui à la création de CLS (Contrats locaux de santé) et de CLSM (Conseils locaux en santé mentale).
En 2023, la délégation dénombrait 115 adhérents et a conduit ses actions avec onze bénévoles autour de sept thématiques : le soin, les ressources, le logement, l’accompagnement, la protection juridique, l’activité sociale et l’emploi, l’aide aux aidants. Cette année-là, la délégation a accueilli plus de soixante-dix personnes qu’elle accompagne de diverses manières : groupes de parole, formations auprès des aidants familiaux et des patients et ex-patients, pour les aider à s’organiser dans leur projet de devenir pairs-aidants patients. Elle a représenté les usagers dans diverses institutions, participé à la Semaine de la santé mentale, animé des formations auprès de professionnels médico-sociaux.
Sollicitée par différents partenaires, elle a participé à maintes réunions, en particulier sur Villefranche où un réseau handicap est fort
dynamique.
Pour 2024, la délégation va développer les partenariats avec les CPTS (Communautés pluriprofessionnelles territoriales de santé) qui se constituent en Aveyron, s’assurer du déploiement du programme BREF auprès des familles, soutenir l’intégration de patients stabilisés et formés dans les équipes de soins psychiatriques, consolider l’équipe de bénévoles, etc.
Après une pause conviviale, le docteur Djéa Saravane, praticien hospitalier spécialiste de la douleur en santé mentale et des troubles du spectre autistique, a tenu une conférence passionnante devant un auditoire de près de 90 personnes sur le thème : « Quand souffrance psychique et physique s’entremêlent ».
Sur la base des observations conduites par des scientifiques, il a confirmé que les malades psychiques sont très peu suivis dans leurs soins somatiques (absence de médecin référent), alors que leur mode de vie (régime alimentaire,
sédentarité) favorise les risques de développer un diabète ou des maladies cardio-vasculaires.
Faute de ce suivi, leur espérance de vie s’en trouverait diminuée d’une vingtaine d’années. Il préconise que des examens simples d’évaluation de risques soient réalisés systématiquement lors des hospitalisations (contrôle du poids, du tour de taille, de la glycémie, de la tension artérielle) et que soit mis en place une réelle coordination entre médecin psychiatre et médecin généraliste, pour que ces patients soient bien accompagnés dans leurs soins somatiques afin de mieux gérer leur santé physique pour soutenir leur rétablissement. S’appuyant sur des exemples, il a évoqué le sujet de la douleur rarement mesurée.
Cette conférence très appréciée a été suivie de nombreux échanges avec les familles et professionnels présents.
Contact : 07 77 38 96 00.