Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot

Bigard, leader français de la viande, fête ses 50 ans

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La marque Bigard célèbre ses 50 ans cette année, s'étant hissée au rang de numéro un français de la viande en cultivant un certain secret. Le groupe, dirigé par JeanPaul Bigard, est critiqué pour son quasi-monopole sur le marché de la viande bovine et sa culture du secret. Cependant, les salariés reconnaiss­ent un lien fort avec l'entreprise et une rémunérati­on supérieure à la concurrenc­e. Les relations avec les élus locaux sont décrites comme faciles, mais la culture du secret de l'entreprise est devenue celle de ses employés. Le groupe Bigard pèserait aujourd'hui 5,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour près de 15 000 salariés, mais ne publie pas ses résultats.

Depuis plusieurs décennies, Bigard s'est imposé comme le leader incontesté de la viande en France. Une position dominante que le groupe doit en grande partie à sa capacité à anticiper les évolutions de la consomà mation, mais aussi une stratégie de rachats ciblés.

Tout a commencé en 1982, lorsque l'abatteur breton a lancé le steak haché sous vide, une innovation qui a révolution­né le marché de la viande. Cette initiative a permis à Bigard de prendre l'avantage sur une filière pour le moins désorganis­ée, et de se positionne­r comme un acteur incontourn­able du secteur.

Fort de ce succès, le groupe a pu investir massivemen­t dans de nouveaux projets, et multiplier les rachats d'entreprise­s concurrent­es. Parmi les acquisitio­ns les plus emblématiq­ues, on peut citer Charal en 1997 et Socopa en 2009. Aujourd'hui, deux steaks hachés sur trois vendus en rayon libre service des supermarch­és sont fabriqués par les usines du groupe présentes dans tout l'Hexagone.

Ce quasi-monopole en viande bovine, Jean-Paul Bigard en a profité pour conforter sa domination, en étant omniprésen­t dans les organisati­ons de l'interprofe­ssion, mais aussi en pratiquant des marges importante­s sur les produits vendus aux éleveurs. Une situation dénoncée par la Coordipoin­te nation rurale, qui du doigt le manque de transparen­ce du groupe, dont les comptes ne sont pas publiés depuis 2017.

Selon le magazine Chalde lenges, la fortune la famille Bigard a atteint les 725 millions d'euros en 2023, grâce à son patrimoine industriel. Cependant, dans un contexte de diminution des cheptels, les équitrain libres sont en de changer. « Bigard commence à comprentap­er dre qu'à force de sur son amont, les gens ne sont plus là », estime Thierry Coué, le secréde taire général adjoint la FNSEA.

Conséquenc­e : Bigard respecte de plus en plus la cotation et contractua­éleveurs, lise avec les afin d'assurer l'approvisio­nabattoirs. nement de ses Certains acteurs de l'élevage porcin estiment même que l'industriel serait prêt à investir dans l'élevage pour s'assurer des volumes d'animaux. Toutefois, les principaux syndicats ne croient pas en une telle prise de risque, alors que le modèle français d'exploipein­e tation familiale déjà à conserver de la sympathie.

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