Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
“Frappe-toi le coeur” ou les affres de la jalousie
Amélie Nothomb à la librairie Martin Delbert
Amélie Nothomb a frappé de bonheur le coeur de ses fans mercredi dernier lors d’une séance de dédicace consacrée à “Frappe-toi le coeur” son dernier ouvrage. Plus de 300 lecteurs assidus au rendez-vous avec la plus célèbre écrivaine belge de l’époque.
Pas de chapeau haut-deforme pour la baronne Fabienne Claire Nothomb, de son vrai nom. Du noir, toujours, comme son dernier roman paru en août dernier aux éditions Albin Michel, son 25 ème. Certains, comme Annie, auront attendu plus de deux heures pour approcher enfin leur romancière préférée. Champagne, pruneaux, macarons... tout a été pensé pour que la dame prenne très vite ses marques et se sente à son aise. Un petit mot pour l’un, un petit mot pour l’autre... retrouvailles familières avec des lecteurs de la première heure qui n’hésitent pas à parcourir de longues distances pour échanger quelques mots avec leur idole de la plume. Au numérique, Amélie préfère les échanges épistolaires dont les fans se nourrissent avidement en attendant impatiemment la rencontre. Et lorsque ce moment arrive enfin, point de déception à la clef car Amélie séduit par sa simplicité et son humilité, se prêtant même de bonne grâce aux incontournables selfies.
La jalousie mère-fille au coeur de l’histoire
La jalousie est un puit d’émotions sans fond que va expérimenter Marie : la jeune femme n’éprouve du plaisir qu’en suscitant la jalousie des autres jeunes filles de son âge qui lui envient sa beauté et son succès auprès des garçons, “elle jouissait de leur supplice au point d’en avoir la bouche sèche”. Mais la donne changera très vite lorsque la jeune femme se retrouvera enceinte de son premier enfant, Diane et éprouvera dès le premier jour de la venue au monde de la petite fille une jalousie incommensurable à son égard, venant “brouiller les cartes de l’amour” explique Amélie. Elle connaîtra cependant une rédemption à la naissance de son troisième enfant. “C’est une des histoires les plus noires que j’ai écrite” concède la romancière qui se considère un peu comme un écrivain sadique puisque son ouvrage débute comme un conte de fée et glisse inexorablement vers la tragédie. Amélie Nothomb signe là l’un de ses plus grands classiques qui emporte indubitablement le lecteur dans un tourbillon d’émotions empreint de gravité dont il ne sortira pas indemne.