Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Pierre Israel, un maire exemplaire mais hors la loi...
Canens sous le feu des projecteurs
C’est l’histoire d’un maire qui se bat contre la loi pour faire baisser ses indemnités : ça se passe aujourd’hui et à quelques kilomètres dans le sud Toulousain.
Pierre Israel est maire UDI de Canens depuis 2014, village de 71 habitants, perché sur les collines du Volvestre. Au lendemain de son élection, il fait voter par son conseil municipal, la baisse de ses indemnités et celles de ses deux adjoints : au lieu des 650 € mensuels, il ne touche plus que 450 € depuis janvier 2015, ce qui lui permet de dégager de marges de manoeuvres permettant de faire de l’investissement.
Pierre Israel complète : « En période de restrictions budgétaires et dans un contexte de défiance vis-à-vis des politiques, nous nous devons de montrer l’exemple ! ».
Mais depuis janvier 2016, la loi NOTRE (Nouvelle organisation territoriale de la République) vise, entre autres à faciliter l’exercice par les élus locaux de leur mandat. Elle impose aux maires des communes de moins de 1000 habitants de percevoir le plafond de leurs indemnités.
Pierre Israel sort sa calculette : « Si mes adjoints et moi devions toucher l’intégralité de nos indemnités, nous serions contraints d’augmenter les impôts de 8 % ! Je me vois mal expliquer à mes administrés, que je vais augmenter les impôts pour me payer ou à la secrétaire de mairie, dont l’indice est gelé depuis 5 ans, que je vais toucher 200 € de plus par mois. ».
Le maire s’est donc tourné vers la préfecture pour savoir comment faire baisser ses indemnités... peine perdue, celle-ci lui adresse un courrier, que nous nous sommes procurés, lui rappelant simplement la loi... Même ton, du côté de l’AMF (Association des Maires de France) interrogée par le Lab : « Les parlementaires ont adopté la loi, les maires doivent l’appli- quer, mais à l’AMF, on aurait préféré plus de souplesse sur cette question des indemnités ».
Alors que faire ? Le 1er édile de Canens sort son chéquier : « Si l’Etat m’oblige à augmenter mes indemnités, je ferai un don à ma commune, chaque mois... ».