Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Payer plus cher quand les prix de l'électricité baisse : l'incroyable paradoxe EDF
Nous allons devoir payer plus cher notre électricité parce que l'électricité est… moins chère! Véridique! Sur les marchés de gros, le prix du mégawattheure (MWh) a chuté de 38% en un an, passant de 41 à 26 euros. Au lieu d'en faire profiter le consommateur, EDF réclame, au contraire, une hausse des tarifs de 8%. Exactement comme si Total relevait les prix de l'essence, parce que le pétrole était moins cher!
Le coupable : la transition énergétique
Il existe une explication très rationnelle à cet incroyable paradoxe : l'intrusion du politique, avec la fameuse tran- sition énergétique. Celle-ci encourage massivement la production d'électricité verte subventionnée qui s'ajoute à la production nucléaire déjà existante. Du coup, on se retrouve avec une surproduction qui fait chuter les cours. Exactement comme sur l'étal des marchés, s'il y a trop de melons, le prix du melon chute. Mais, pour EDF, produire de l'électricité coûte toujours aussi cher. Son coût de fabrication est de 42 euros le MWh. Résultat, l'entreprise doit revendre à perte, au prix de 26 euros, ses surplus d'électricité à l'exportation. Ce qui était un centre de profits est devenu un centre de pertes.
Deuxième effet : ces subventions en faveur des énergies vertes sont finan- cées par… une taxe sur l'électricité, la CSPE (Contribution au service public de l'électricité). Celle-ci représente 15% de notre facture et ne cesse d'augmenter. Et voilà pourquoi nous payons toujours plus cher. Ajoutons à cela qu'EDF doit, en prime, rénover son parc nucléaire vieillissant. L'équation est devenue tellement compliquée pour EDF que l'État va probablement devoir remettre au pot et recapitaliser l'entreprise. Une facture qui se chiffre en milliards d'euros.
Décidément, politique et affaires ne font jamais bon ménage. Et on connaît malheureusement la fin de l'histoire, le consommateur-contribuable va devoir régler la facture.