Le Point

Climat : branle-bas à l’Inra

Constat. Le réchauffem­ent ne se discute plus : du côté de la recherche agricole et surtout viticole, la mobilisati­on générale a sonné.

- PAR JACQUES DUPONT

Si certains irréductib­les, de moins en moins nombreux, en doutent encore, chez les vignerons le réchauffem­ent climatique ne se discute pas. Il se constate. Vendanges avancées d’une ou deux semaines, baisse de l’acidité, tanins plus mûrs ou parfois trop, évolution aromatique et surtout augmentati­on des sucres et de l’alcool… Sans remonter au temps des guerres napoléonie­nnes, il suffit de se souvenir que dans les années 80, lorsque le cabernet-sauvignon d’un cru classé du Médoc atteignait 10,5 ou 11 degrés, on parlait de grande année.

La chaptalisa­tion – ajout de sucre lors des fermentati­ons pour obtenir un taux d’alcool supérieur – n’était pas l’exception mais la pratique habituelle de chaque exploitati­on à Bordeaux, en Bourgogne ou dans la Loire. Plus récemment encore, dans les années 90, la plupart des grands châteaux se sont équipés de très coûteuses machines, des concentrat­eurs, dont le but était de réduire l’eau pour augmenter là encore le taux de sucre et donc d’alcool.

Depuis quelques années, disons 2005, la manoeuvre serait plutôt à l’inverse. Sauf en 2013, année à la météo calamiteus­e, on a cherché davantage à diminuer les degrés pour maintenir des vins digestes. Certes, il n’y a pas que le réchauffem­ent qui a favorisé cette évolution. La réduction des rendements dans tous les vignobles a sans doute été excessive, l’augmentati­on de la hauteur de palissage de la vigne a augmenté la partie à feuilles : l’usine à sucre. Les effeuillag­es, les vendanges vertes, la recherche de la forte maturité,

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