Climat : branle-bas à l’Inra
Constat. Le réchauffement ne se discute plus : du côté de la recherche agricole et surtout viticole, la mobilisation générale a sonné.
Si certains irréductibles, de moins en moins nombreux, en doutent encore, chez les vignerons le réchauffement climatique ne se discute pas. Il se constate. Vendanges avancées d’une ou deux semaines, baisse de l’acidité, tanins plus mûrs ou parfois trop, évolution aromatique et surtout augmentation des sucres et de l’alcool… Sans remonter au temps des guerres napoléoniennes, il suffit de se souvenir que dans les années 80, lorsque le cabernet-sauvignon d’un cru classé du Médoc atteignait 10,5 ou 11 degrés, on parlait de grande année.
La chaptalisation – ajout de sucre lors des fermentations pour obtenir un taux d’alcool supérieur – n’était pas l’exception mais la pratique habituelle de chaque exploitation à Bordeaux, en Bourgogne ou dans la Loire. Plus récemment encore, dans les années 90, la plupart des grands châteaux se sont équipés de très coûteuses machines, des concentrateurs, dont le but était de réduire l’eau pour augmenter là encore le taux de sucre et donc d’alcool.
Depuis quelques années, disons 2005, la manoeuvre serait plutôt à l’inverse. Sauf en 2013, année à la météo calamiteuse, on a cherché davantage à diminuer les degrés pour maintenir des vins digestes. Certes, il n’y a pas que le réchauffement qui a favorisé cette évolution. La réduction des rendements dans tous les vignobles a sans doute été excessive, l’augmentation de la hauteur de palissage de la vigne a augmenté la partie à feuilles : l’usine à sucre. Les effeuillages, les vendanges vertes, la recherche de la forte maturité,