Vladimir Vyssotski
Chef d’état-major de la marine russe Cet amiral (ici avec le président Medvedev en 2011) fut, avec Anatoli Serdioukov, ministre de la Défense, le principal promoteur du contrat. tous les pays acheteurs d’armes françaises… A les entendre, plus de 6 milliards d’euros de commandes annuelles se trouveraient ainsi à la merci des états d’âme de politiques aveuglés par les aléas d’une conjoncture internationale en dents de scie. « On céderait si facilement aux injonctions de Washington ? » s’étrangle ainsi un industriel. Un autre complète : « Les aides de Washington aux exportations d’armements américains sont si favorables aux clients que ces derniers n’achètent en France que pour une seule vraie raison : elle est un pays souverain qui fait ce qu’il veut. Acheter en France, c’est faire acte d’indépendance par rapport aux Etats-Unis. C’est par exemple très clair pour le Brésil. Si un embargo contre la Russie était décidé sur ces bateaux, ce serait la preuve que les scénarios merdiques sont toujours les mêmes ! » La preuve : en 1968, le général de Gaulle avait lancé un embargo contre Israël qui a bloqué la livraison de 50 Mirage V, pourtant intégralement payés et appartenant à Tsahal. « Ils furent ensuite livrés à la Libye, rappelle François Heisbourg. L’affaire est parfaitement comparable : les armes, c’est la souveraineté ! » Il omet un détail : depuis cette époque, Israël n’a plus acheté d’armes à la France.
François Hollande, seul face à l’inconfortable décision, affronte aussi la fronde des pays européens, membres de l’Otan et inquiets à juste titre des postures agressives de la Russie. Parmi eux, les pays Baltes. Et surtout les Polonais. Avec Varsovie, le dialogue est d’autant plus délicat que le GIE fran-