Goncourt des lycéens
Prix. « Savez-vous à quoi on reconnaissait un juif en 1942 ? Non, pas à l’étoile jaune, mais au geste, pour la cacher, au revers de la veste. » Pauline Dreyfus, auteur de « Ce sont des choses qui arrivent », répond par « l’ampleur de la honte » à un lycéen, micro à la main, qui en reste coi, tandis que des centaines d’autres, dans l’amphithéâtre, partent d’une salve d’applaudissements. Car ça fuse cette année, à Créteil, aux rencontres régionales qui réunissent 2 000 lycéens autour des 15 auteurs « goncourables » du prix alternatif qu’organise la Fnac. Une joute où l’on apostrophe Gilles MartinChauffier sur son livre « La femme qui dit non ». Aime-t-il seulement son personnage ? Moins qu’agacé avec lui, répond-il. Et David Foenkinos, qu’a-t-il à dire aux sceptiques qui rechignent à lire son « Charlotte »? « Je ne tenterai pas de les convaincre, réplique-t-il. Mais goo- glisez au moins “Charlotte Salomon”. Sa vie, c’est tout ce qui importe. » C’est Kamel Daoud, enfin, l’enfant terrible, qui doit se justifier quant au choix de l’Arabe, repris de « L’étranger » de Camus : « Je ne veux pas passer le message d’un Algérien qui essaie de venger le personnage d’un écrivain dit français. Mon livre n’a ni message ni morale. Ce que l’on retient de la littérature, ce sont les grandes tragédies humaines. Pas les écrivains à messages. » Une belle leçon pour nos lycéens. Et eux, les romanciers, ils en pensent quoi, de ces drôles de rencontres ? C’est à lire la semaine prochaine… A suivre sur www4.fnac.com/guides/livre/ goncourt-des-lyceens.