À L’AFFICHE

Elle est arrivée souriante. Avec une heure de retard. Consciente que le clou du spectacle qui se joue depuis le 27 décembre à la cour d’assises d’Abidjan, c’est elle, la 83e accusée. « Maman » ou « sorcière » , celle qui fut de 2000 à 2010 première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, 65 ans, est accusée d’atteinte à la sûreté de l’Etat. En décembre 2010, elle, comme les partisans de son « Laurent » de mari, ont refusé de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara. 3 000 morts. Il en faut plus pour la troubler, Simone. Elle ignore de quoi on l’accuse. Elle donne des leçons de droit. Elle dénonce l’ingérence de la France. Elle nie. Comme devant ces témoins qui assurent l’avoir vue livrer des armes à des jeunes. Souveraine, alors que la CPI la réclame à La Haye pour crime contre l’humanité. Peut-être est-ce parce qu’Abidjan a perdu tout crédit : pas un pro-Ouattara n’a été poursuivi, alors que les exactions ont eu lieu des deux côtés. Simone, évangélique fervente, n’a pas fini d’« appeler la sagesse de Dieu » sur la cour