LA LOI MACRON FILLONISÉE ?
C’est en avril que la loi Macron, sortie dans la douleur du 49-3 de l’Assemblée nationale, fera son entrée tonitruante au Sénat. Mais pas question pour le groupe UMP et son patron, le sénateur de la Vendée Bruno Retailleau, d’attendre jusque-là pour réfléchir à des amendements. C’est un texte complètement ripoliné qu’espèrent présenter en seconde lecture les sénateurs UMP à leurs collègues députés. « L’idée est d’en faire non pas une loi fourretout, mais une loi utile pour la productivité, pour les entreprises » , précise le filloniste Retailleau. Comment ? En proposant notamment la fin des 35 heures dans le secteur privé, remplacées par des négociations dans les entreprises ou des accords de branche, mais aussi dans la fonction publique ; l’augmentation des seuils ; la suppression du compte pénibilité…
Tiens, tiens, ça vous rappelle quelqu’un ? A l’exception de la dégressivité des allocations chômage, absente des propositions, tous les autres amendements souhaités figurent – dans cet ordre ! – au programme de François Fillon. « Ce sont des pistes, tempère Retailleau. Il ne s’agit pas de filloniser la loi Macron, mais de lui donner du tonus. »
D’autres sénateurs entendent y ajouter leur grain de sel. Pierre Charon, élu sarkozyste de Paris, veut déposer un amendement annulant celui, controversé, permettant à l’outre-mer de remplacer cinq jours fériés catholiques en fonction « des spécificités culturelles, religieuses et historiques » des territoires