Le siècle du Quai d’Orsay
C’est la traversée de la vallée du Barada, entre Beyrouth et Damas : on vient en cette année 1895 de poser des rails de chemin de fer
: il faut témoigner de l’oeuvre civilisatrice française. C’est le temple du Bayon, dans le delta du Mékong…
Le Quai d’Orsay recèle des trésors photographiques. L’essor de ce médium, après 1860, a coïncidé avec l’apogée d’une France patrie des droits de l’homme, qui met son nez aux quatre coins du monde. Photographier, c’est déjà prendre possession, marquer son territoire. Ces images enregistrent un télescopage entre deux mondes : comme l’écrit Marc Lambron dans la préface à cet ouvrage : « C’est un peu le monde des machines de Jules Verne, le “Nautilus” ou la maison à vapeur, transportant les aménités d’un salon bourgeois au milieu de l’infini. » Toute une époque, la Belle Epoque, qui part à la rencontre des mousmés, des janissaires et des cavaliers de rezzous. Fascinant ! « Trésors du Quai d’Orsay, un siècle d’archives photographiques », de Marc Lambron et Jean-Philippe Dumas (Flammarion, 300 p, 300 photos, 39 €).