Blanche comme neige
L’actualité a tristement mis Sigolène Vinson en avant. Chroniqueuse judiciaire pour elle est celle qui, en joue, a été épargnée par les tueurs, celle qui a appelé la police, celle qui a témoigné. Mais c’est aussi elle qu’on pouvait déjà lire, à quatre mains avec son acolyte chirurgien Philippe Kleinmann, dans « Bistouri blues » (2007) et « Double hélice » (2011). Le duo revient, pas franchement blancbleu, mais plutôt blanc-blanc. Sans nuance, comme la couleur de l’ambulance qui rôde dès les premières pages. Quoi de plus anodin dans les parages de l’hôpital Lariboisière, direz-vous ? C’est que des clochards et des filles disparaissent… Sans nuance encore, la blanche, dite « la neige », qui envahit Paris, 30 % moins chère que la poudre traditionnelle. Le bal s’ouvre sur deux dealers abattus, sur un corps qui disparaît dans une ambulance, sur un cartel mexicain… La guerre des drogues aura-t-elle lieu ? Entre l’hôpital et la rue, trafics, folie et violence s’entremêlent dans une intrigue taillée au scalpel que vient suturer une belle résolution Le Masque, 450 p., 20,90 €.