Faut-il avoir peur d’Alain Badiou ?
Comment le penseur, irréductible maoïste, est-il devenu la « rock star » de la gauche intellectuelle ? Enquête
sur cette étrange exception française. Et déboulonnage de l’idole par le philosophe Philippe Raynaud. silhouette et l’élocution gaulliennes, qui d’un chuintement très Rotary Club vous sort des aphorismes maoïstes ( « La révolution n’est pas un dîner de gala » ) assortis d’un rire incontrôlable. Le mandarin revient d’une tournée « en Australie, Nouvelle-Zélande, Californie, à New York, Prague, et Belgrade » . Il lâche les mots « rock star » . « Des gens se prennent en photo avec moi. Ça dépasse de beaucoup la rationalité philosophique. »
L’autre vedette intellectuelle du communisme, le truculent Slavoj Zizek, est pop et porté sur les films hollywoodiens. Grand amateur de théâtre, Alain Badiou reste résolument néoclassique. A l’instar de Nietzsche ou Walter Benjamin, il cultive une obsession pour saint Paul,