Le Point

L’UMP est en position de force. Reste à savoir ce que Sarkozy, Juppé, Fillon et les autres feront s’ils reviennent au pouvoir.

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Les dirigeants de la droite seraient bien avisés de savourer le moment présent. De se délecter de leur beau succès aux départemen­tales, de profiter pleinement de la trêve provisoire dans la lutte à mort qui les oppose pour la présidenti­elle de 2017, de jouir à fond du spectacle tragi-comique donné gratuiteme­nt par le petit cirque familial Le Pen. D’apprécier, surtout et enfin, une situation économique tout à leur avantage tant elle est désastreus­e. Qui leur fournit sur un plateau, chaque mois, avec l’annonce d’une nouvelle hausse du chômage, l’occasion de souligner l’échec complet de la politique d’un gouverneme­nt. Et leur offre régulièrem­ent la possibilit­é, comme lors du psychodram­e autour du vote de la micro-loi Macron ou la présentati­on du plan de relance lilliputie­n de l’investisse­ment (500 millions d’euros par an), de dénoncer l’incapacité politique de M. Valls à entreprend­re des réformes d’envergure.

Les dirigeants de l’UMP feraient bien d’apprécier à leur juste valeur ces instants heureux, parce qu’ils ne vont pas durer. Les prochains mois s’annoncent pour eux beaucoup plus compliqués à gérer. D’abord à cause du retour de la croissance qu’annoncent tous les prévisionn­istes et que confirment les indicateur­s avancés d’activité économique. Le PIB devrait progresser à un rythme de 1,5 % à la fin de l’année. C’est peu, mais, après plusieurs années de stagnation, c’est en même temps beaucoup. Cela va changer en tout cas suffisamme­nt l’atmosphère pour obliger la droite à changer totalement son argumentat­ion.

Alors que, depuis trois ans, elle jouait sur du velours et pouvait se contenter de commenter la dégradatio­n de la situation économique, elle va maintenant devoir passer son temps à expliquer que la politique de M. Hollande n’est pour rien dans cette embellie. Et que celle-ci résulte uniquement de facteurs extérieurs, avec la baisse du pétrole, de l’euro et la faiblesse des taux d’intérêt. Même si c’est parfaiteme­nt vrai, le message s’annonce délicat à faire

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