La députée des Yvelines bûche pour arracher l’Ilede-France au PS.
Valérie Pécresse croise l’écrivain Marc Lambron, non encore académicien, qui, en cette année 2004, publie « Les menteurs », roman acide sur sa génération sans qualités. Ces deux-là ont travaillé ensemble au Conseil d’Etat. Embrassades parisiennes, brin de conversation. Et Valérie Pécresse, alors députée des Yvelines, de lui faire, en guise de compliment, cet incroyable aveu : elle lit son livre pour en faire une fiche. Eh oui, elle prend des notes, au crayon, dans la marge, car, dit-elle, désarmante, cet ouvrage lui « évitera bien des erreurs ». Marc Lambron l’a quittée, songeant que l’ancienne « maître des requêtes zélée » n’avait, au fil du temps, que peu changé et qu’une femme qui lit des romans comme d’autres des fiches de synthèse doit être, encore, « habitée par la névrose d’excellence ».
Comme il a raison, Marc Lambron ! Valérie Pécresse ne séduit pas, elle bosse. Ne charme pas, elle travaille. Ne badine pas, elle bûche. « Son sujet à elle n’est pas de se faire aimer, mais de maîtriser ses dossiers », confirme Aurore Bergé, une élue de Magny-les-Hameaux qui fut sa protégée. Au mois de décembre, Valérie Pécresse briguera la présidence de la région Ile-de-France, occupée depuis seize ans par le socialiste Jean-Paul Huchon. « Une petite campagne présidentielle pour une région qui pèse autant que le septième pays d’Europe », commente Geoffroy Didier, membre de son équipe, nommée, sans grande imagination, les « Hussards ». L’Ile-deFrance : 28 % du PIB national sur 2,8 % de son territoire. « Une petite présidentielle », répète la candidate Pécresse, même pas rêveuse.
Dans la voiture roulant vers Sarcelles, l’élue de Versailles voudrait raconter des blagues. Elle s’emmêle, livrant la chute avant l’amorce, se reprend, finit par donner l’histoire – vraie – de cette fillette à qui son institutrice demande comment on nomme les habitants de Versailles, à quoi l’enfant répondit : « Les chrétiens. » Si la députée s’égare dans les histoires drôles, rien de tel en revanche