Actuellement dans la tourmente, le fondateur du FN peut compter sur le soutien de son seul véritable ami : Jean-Pierre Mouchard.
Il est cet homme invisible. Celui dont on retient le nom et la descendance, mais dont on ignore le parcours et l’apparence. On le présente comme le meilleur, peutêtre le seul véritable ami de Jean-Marie Le Pen. « C’est le frère que je n’ai pas eu, confie le fondateur du FN. La langue française est riche de mots, mais pour parler de lui, ils me manquent. C’est Jean-Pierre que j’appelle dans les moments difficiles et qui toujours répond présent. Il est capable de prendre sa voiture en pleine nuit et de venir à mon secours si besoin. » Une vénération absolue.
Un frère, donc. Un frère sans visage. Fuyant. Mutique. Dans les couloirs du parti, personne ne l’a jamais vu. Si, peut-être une fois : « Il me semble l’avoir croisé il y a longtemps, dans les années 80, lors d’un bureau politique » , croit se souvenir un cadre. Au FN, ce village français où on cultive plus qu’ailleurs la camaraderie et l’esprit de famille – en dépit des ruptures récentes –, on connaît bien Alain Jamet, 81 ans, le vieil ami rigolard et loyal de Jean-Marie, ça oui, mais Jean-Pierre Mouchard, non. Parmi ceux, rares, qui pourraient en parler, il en est qui feignent l’oubli… Car évoquer la personne de Mouchard, c’est pénétrer dangereusement l’intimité du fondateur du Front national, explorer des zones interdites, où se mêlent l’Histoire, l’amitié et l’argent. La politique ? Si peu.