Le pape François, tête de Turc
« Le massacre des Arméniens fut le premier génocide du XXe siècle. » Génocide, le mot est tabou pour les Turcs et, circonstance aggravante à leurs yeux, c’est dans la solennité de la basilique SaintPierre que le pape François (photo) l’a prononcé. La réponse d’Ankara ne s’est pas fait attendre. Les autorités turques ont jugé les propos « inacceptables », convoqué le nonce apostolique et rappelé pour consultation leur ambassadeur près le Saint-Siège.
Les paroles du Saint-Père diffèrent de ses habituelles formules à l’emporte-pièce, généralement improvisées. En comparant le génocide des Arméniens (qui sont de confession chrétienne) aux crimes du nazisme et du stalinisme, l’évêque de Rome cherche indirectement à sensibiliser le monde au martyre des chrétiens, actuellement persécutés partout au ProcheOrient et cibles privilégiées de l’Etat islamique. Au cours des célébrations pascales, il avait déjà dénoncé le « silence complice du monde devant la crucifixion de chrétiens » et appelé à prendre la « défense de nos frères et soeurs décapités » . Façon de rappeler que la communauté internationale ne doit pas davantage détourner les yeux des crimes d’aujourd’hui que de ceux d’hier