UNE BACTÉRIE TUEUSE DANS LES OLIVIERS
Cette année, les églises de la région des Pouilles n’ont pas distribué aux fidèles les traditionnels rameaux d’olivier à la sortie de la messe des palmes. Le symbole de paix est désormais synonyme de mort, celle des oliviers infectés par Xylella fastidiosa, une protéobactérie qui se déplace sur les insectes et détruit en quelques semaines les arbres qu’elle colonise. Apparue en 2012, l’épidémie est foudroyante. Un million d’arbres, soit 10 % des oliviers des Pouilles – région qui produit 35 % de l’huile italienne – sont atteints, et il n’existe, pour l’heure, aucun remède. Les arbres doivent être abattus et brûlés sur place. C’est l’économie, l’identité et les paysages des Pouilles, depuis toujours liés à l’olivier, qui sont menacés.
Une épidémie qui inquiète l’Europe car Xylella peut également s’attaquer aux vignes. Pour empêcher sa propagation, il est urgent non seulement d’éradiquer les plantes malades mais aussi de créer une zone de pare-feu en abattant des milliers d’hectares d’arbres sains. A la demande de la France, de l’Espagne et du Portugal, un comité devait se réunir le 27 mars à Bruxelles pour déterminer une zone d’abattage qui pourrait s’étendre sur une bande de 10 kilomètres de large et 50 kilomètres de longueur autour du foyer d’infection. Neuf millions d’arbres sont concernés. Xylella fastidiosa pourrait être arrivée en Italie sur des arbres importés du Costa Rica par des pépiniéristes. Mais une autre piste se concentre sur un congrès qui s’est tenu à Bari et durant lequel des échantillons de la protéobactérie avaient été étudiés par des chercheurs. Scénario classique du virus qui s’échappe du laboratoire