Le Point

On n’a jamais fait mieux que le vivant. Voici la science « bio-inspirée ».

- PAR GWENDOLINE DOS SANTOS

Des combinaiso­ns ultrarapid­es en fausse peau de requin, un béton hyperléger, résistant et même compostabl­e imitant le squelette des éponges calcaires, une aiguille indolore adoptant la forme conique de la trompe des moustiques, des gilets pare-balles et des parechocs composés d’un matériau calqué sur le fil d’araignée… De plus en plus, l’homme vole ses inventions à la nature. Le biomimétis­me connaît un succès fulgurant. Ce n’est ni une science ni une discipline, mais un nouvel état d’esprit, une manière de faire de la recherche autrement, en s’inspirant des génies animal et végétal. Ne plus considérer la nature comme une source de matières premières, mais comme une source de connaissan­ces.

Si Léonard de Vinci plagiait déjà les chauves-souris pour dessiner les ailes de ses machines volantes, ce n’est qu’en 1997 que le biomimétis­me est défini et conceptual­isé par la naturalist­e américaine Janine Benyus. Depuis, c’est la ruée ! Il ne se passe plus une semaine sans qu’une nouvelle innovation revendique une paternité « naturelle ». Rien qu’en France, une cinquantai­ne d’entreprise­s ont déjà fait du biomimétis­me leur cheval de bataille. Ces adeptes ont désormais leur quartier général : le Centre européen d’excellence en biomimétis­me de Senlis (Ceebios), de 25 000 mètres carrés, qui sera prochainem­ent inauguré sur l’ancien site militaire Ordener. Organisé comme un campus, il rassembler­a chercheurs et entreprene­urs de tous horizons : physiciens, biologiste­s, chimistes, économiste­s, sociologue­s… dans des domaines aussi variés que l’énergie, l’agricultur­e ou la constructi­on. « La

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