Milo Manara, maître de la BD érotique, ami de Hugo Pratt et de Federico Fellini, s’attaque à la vie ténébreuse du maître du Rencontre et confidences à Vérone.
Mana Feder
AVérone, Milo M Manara a obtenu le titre officieux de nouvel apô apôtre. Du moins, c’est ce que laisse entendre Anton Antonio Gioco, le propriétaire des Douze Apôtres, une instit institution gastronomique située sur une ancienne curie romaine : « Aujourd’hui, Milo Manara est le Véronais le plus connu dans le monde. » Manara, un apôtre ? Dans ce cas, il faudra relire les Evangiles d’un autr autre oeil. Car, si le dessinateur bénéficie d’une renomm renommée internationale, il la doit à une série qui ferait cau cauchemarder n’importe quel prélat et dont le premier volume s’est écoulé à plus de 1 million d’exemplaires. « Le déclic », paru en 1984, relatait l’histoire de Claudia, grande bourgeoise impénétrable et hautaine, qui se transforme en bombe sexuelle incontrôlable sous l’effet d’une petite boîte manipulée par des pervers en tout genre.
Le Manara qui nous reçoit au dernier étage de son superbe appartement véronais n’a pourtant rien de sulfureux, malgré les innombrables nymphes dessinées sur les murs de son atelier. Il a même un petit air de professeur d’université et forme avec sa très élégante épouse un couple viscontien. Lorsqu’on lui