L’archipel de Fjällbacka, le Saint-Tropez de la côte occidentale, inspire la reine nordique du crime.
’il te plaît, Camilla, enterre un cadavre dans mon jardin ! » centre du village, qui montre la romancière en barboteuse dans les bras d’Ingrid Bergman, la légende hollywoodienne qui trouva ici son lieu de villégiature.
Depuis le succès de la « La princesse des glaces » (Actes Sud), premier roman de Läckberg (l’histoire d’une femme retrouvée morte dans sa baignoire gelée), qui a obtenu le Grand Prix de littérature policière en 2008, le village est nettement moins paisible. Des hordes de touristes accros au couple d’enquêteurs Erica Falck et Patrik Hedström débarquent chaque été, romans et plan en main, à la recherche des scènes de crime… En dix ans et neuf romans, Läckberg a placé ici un nombre de meurtres à faire passer Medellin pour un havre de paix. Rien que dans le cimetière, accolé à l’église en granit, on compte trois exhumations de macchabées… « Aucune, en réalité », affirme Erika, l’héroïne des thrillers de Camilla Läckberg, ne se nomme pas Falck par hasard. Signifiant « faucon » en vieux norrois, ce patronyme est aussi celui de l’homme qui a fait la richesse de la ville. Le capitaine Falck fit fortune au XIXe siècle en exportant l’huile de hareng pour l’éclairage public. Depuis, on s’enorgueillit de dire que «
» la conférencière de la visite guidée « Sur les pas de Camilla Läckberg », très fière en revanche de nous montrer la tombe de Ruben Rausing, l’inventeur du Tetra Pak… Alors Camilla, devenue une des personnalités les plus en vue (et les plus riches) de Suède, attend l’automne pour venir saluer sa mère à Fjällbacka. La morte saison ; plutôt de bon ton quand on est la reine du crime