LE « ROI DE TRÈFLE » AU TAPIS
naissance à Ad-Dour.
participe au coup d’Etat qui conduit le parti Baas au pouvoir.
vice-président t du Conseil de commandement de la révolution.
participe aux attaques chimiques lors de la a guerre contre l’Iran.
en fuite lors de l’invasion américaine. Le meilleur moyen pour devenir immortel est sans doute de voir sa mort régulièrement annoncée. Lorsque Ezzat Ibrahim al-Douri se volatilise, à la chute du régime de Saddam Hussein, en 2003, il emporte pour tout bagage son hypertension, ses problèmes de coeur et sa leucémie. Il deviendra pourtant le survivant le plus mythique de la dictature irakienne. Mais, douze ans plus tard, le « roi de trèfle » du jeu de cartes inventé par les Américains pour répertorier les dignitaires du régime baasiste disparaît à son tour.
Le 17 avril, la milice chiite Asaïb Ahl al-Haq (« Ligue des vertueux ») a annoncé qu’il avait été tué lors d’une opération, non loin de Tikrit. Un test ADN est venu officialiser son décès. Ironie de l’histoire, le groupe, qui peut prétendre à la prime de 10 millions de dollars promise par le FBI pour la peau d’Al-Douri, est également considéré comme responsable de l’exécution de quatre otages britanniques en 2007…
Plus encore que les actions réellement imputables à Al-Douri, c’est sa place symbolique qui est importante. Il a rapidement été présenté comme un des meneurs clandestins de la résistance à l’occupation américaine. Adepte du soufisme, il a surtout été une figure du soulèvement des sunnites irakiens dans la foulée du printemps arabe. Lorsque Mossoul tombe, à l’été 2014, il crie victoire, à l’instar de l’Etat islamique. Comme beaucoup de baasistes, il partage avec les djihadistes la haine des chiites. Il n’en faut pas plus au gouvernement de Bagdad pour le qualifier de cerveau du groupe terroriste. Mais rapidement le vieil officier prend ses distances. Si le Baas irakien a démenti cette énième annonce de la mort d’Al-Douri, le régime irakien et l’Etat islamique, eux, s’en sont réjouis. Tout un symbole Xénophobie. On l’a mal compris. C’est en tout cas ce qu’affirme Goodwill Zwelithini, le roi des Zoulous. Le 21 mars, lors d’une fête pour la « régénération morale » de son peuple, il avait intimé aux étrangers vivant en Afrique du Sud l’ordre de « faire leurs valises et de partir » . Il a eu beau, depuis, arguer que ses propos avaient été mal traduits par la presse locale, il semble que plusieurs auteurs des violences xénophobes des derniers jours se soient réclamés de lui. Bilan : 7 morts et des milliers de déplacés.