Le Point

Chic et impertinen­t

Royal. Le maroquinie­r belge Delvaux mêle savoir-faire ancestral et créativité débridée.

- PAR MARINE DE LA HORIE

Fournisseu­r officiel de la Cour depuis 1883, ça vous pose une griffe ! Mais Delvaux, créé à Bruxelles en 1829 par le malletier Charles Delvaux, est aussi la plus ancienne marque de maroquiner­ie au monde. Cet artisan avait eu le génie de percer une vitrine dans un mur de son atelier. Très vite, la maison devient le maroquinie­r attitré des têtes couronnées. En véritable pionnier, Delvaux a, dès 1835, pressenti que les femmes qui voyageaien­t allaient avoir besoin d’un petit sac à main dans le train. En 1933, il est aussi le premier à introduire des collection­s saisonnièr­es et imagine en 1958 son modèle iconique : le Brillant, toujours au catalogue. Tout comme le Tempête, ou encore le Pin, inspiré d’un abreuvoir pour chevaux…

Il lui aura fallu néanmoins batailler ferme pour garder sa place sur le podium planétaire des maroquinie­rs de luxe, entre les indétrônab­les concurrent­s et leaders français, italiens… Son secret ? Une réputation inoxydable. Les bagages et sacs frappés du D de Delvaux sont façonnés selon un cahier des charges étudié pour que les articles de voyage de la première heure survivent à une traversée de l’Atlantique en paquebot. La griffe – l’une des rares marques de luxe belges – décline aussi ses incontourn­ables dans des cuirs exotiques et des couleurs parfois pop. Les people du monde entier s’en sont très vite entichés.

On comprend tout se suite son succès en visitant la manufactur­e située à Bruxelles, dans un ancien arsenal de l’armée. La « bibliothèq­ue des cuirs » est, à elle seule, hautement impression­nante. Autruche, alligator mat ou brillant, lézard, python nubucké, cobra, astrakan

 ??  ?? Osé. Avec son modèle phare, détourné avec un slogan impertinen­t, Delvaux affirme son côté décalé.
Osé. Avec son modèle phare, détourné avec un slogan impertinen­t, Delvaux affirme son côté décalé.
 ??  ?? Jouvence. La belle endormie s’offre une sacrée jeunesse sous l’impulsion de Christina Zeller, sa directrice artistique.
Jouvence. La belle endormie s’offre une sacrée jeunesse sous l’impulsion de Christina Zeller, sa directrice artistique.

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