Le Point

Les coteaux-du-giennois, terre d’aventure

Ce vignoble en pleine reconstruc­tion attire de nombreuses nouvelles vocations.

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De loin, l’appellatio­n pourrait passer pour un trop-plein des starlettes voisines : sancerre et pouilly-fumé. De près aussi mais moins. A cheval sur la Loire, mais un peu plus développés rive droite, les coteaux-du-giennois ont attiré en effet des vignerons d’à côté, déjà parce que le foncier y était beaucoup moins cher : « Aussi pour élargir leur gamme. C’est plutôt bénéfique pour l’instant, car ils arrivent avec leur réseau commercial. On a les mêmes densités de plantation, les mêmes cépages, on a aussi (comme à Sancerre) trois types de sols : argilo-calcaire, calcaire kimméridgi­en et argile à silex… », commente Marc Thibault, vice-président des coteaux. Marc s’est installé en 2002 : « Nous avions une exploitati­on familiale agricole avec une activité vigne pour nous diversifie­r, créée en 1991. Avant l’AOC, obtenue en 1998, il y avait déjà eu quelques réinstalla­tions de vignerons. Puis des jeunes se sont installés. » Florian Roblin n’était pas non plus fils de vigneron : « J’ai fait des rencontres à l’école d’agricultur­e. Je devais reprendre l’exploitati­on familiale et je me suis rendu compte qu’on avait des terres en appellatio­n. Mon grand-père avait un petit bout de vigne et ça a commencé comme cela… » Ce n’est pas la même histoire pour Emile Balland, fils d’un vigneron célèbre de Sancerre contraint de vendre son domaine lors d’un partage familial : « Ma mère était née à Bonny-sur-Loire, en giennois, et mon père s’était intéressé à cette appellatio­n. Quand il a dû vendre, je savais que je deviendrai­s vigneron et qu’il me donnerait un coup de main… » En 2000, les études terminées, Balland a tout de suite cherché à planter du côté de Beaulieu.

L’appellatio­n a grandi très vite et couvre aujourd’hui 600 hectares (200 de plantés), partagée entre blanc (sauvignon) et rouge (pinot et gamay). De nouvelles plantation­s en blanc devraient accentuer la domination du sauvignon, passé de 40 % des surfaces en 2000 à près de 60 % cette année. La demande ne cesse d’augmenter, surtout à l’export, ce qui attire un peu plus les producteur­s de sancerre et pouilly…

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Le jeune Florian Roblin est devenu viticulteu­r un peu par hasard : « J’ai fait des rencontres à l’école d’agricultur­e. Mon grand-père avait un petit bout de vigne et ça a commencé comme cela… »

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