L’Espace fait bande à part
Fusionner les genres. La quête de l’Espace, taillé depuis plus de trente ans pour les transports familiaux, se heurte à une nouvelle règle drastique, celle des émissions de CO2. Pour atteindre les consommations les plus basses, le monospace popularisé par Renault triture son concept d’origine. Il lui a fallu ainsi en rabattre, adopter une silhouette plus basse et profilée et sacrifier nécessairement un peu de son volume de déménageur. L’Espace V n’est donc plus vraiment un monospace, pas encore un break.
Partition haut de gamme. Manger à tous les râteliers réussit très bien au crossover. En dépit de l’annonce du Renault Kadjar, qui occupera ce segment tout en offrant lui aussi 7 places en option, le nouvel Espace tente d’inventer un genre. Perché sur une garde au sol relevée de 4 centimètres, il donne l’illusion du 4 4 mais avec la prestance d’une silhouette raffinée et d’un aménagement intérieur en forme de cockpit.
Ecran XXL. Plus question de jouer les autobus, les places avant se nichent autour d’une vaste console flottante, d’un écran multimédia XXL et d’un tableau de bord chaleureux et plus soigné, surmonté par la visée haute des instruments. Les sièges du rang 2 coulissent sur 16 centimètres et deux sièges supplémentaires se rabattent électriquement pour proposer un coffre vaste, mais plus suffisant pour transporter le bahut de grand-maman.
Quatre roues directrices. La conduite redevient automobile. A condition d’opter (1 700 €) pour les quatre roues directrices et l’amortissement piloté, l’Espace se joue des difficultés et vire à plat avec une aisance confondante. Mais avec deux bémols : le confort chahuté par les grandes roues et les moteurs, quoique vaillants, qui paraissent minuscules dans ce vaste costume pour espérer viser une clientèle internationale. Trop française sans doute mais inventive, intelligente et en avance sur son temps écologique