Villas de maître
Décor minimal, lignes géométriques pures… Les plus célèbres bâtiments des années 30 sont à la fête dans l’Hexagone. Cet été, près de Roubaix, le Centre des monuments nationaux ouvrira au public les portes de la Villa Cavrois (1932), chef-d’oeuvre de l’architecture moderniste signé Robert Mallet-Stevens, acquise par l’Etat en 2001. Avec ses grandes baies au midi, ses larges terrasses et sa piscine extérieure, ce château contemporain de 60 mètres de longueur s’est refait une beauté à grands frais : 23 millions d’euros de travaux pour restaurer le parc et les intérieurs de cette vaste demeure articulée autour d’un demi-cylindre vertical et sérieusement dégradée durant des années d’abandon. Les architectes Michel Goutal (ACMH) et Béatrice Grandsard et la paysagiste Aline Le Coeur ont mené conjointement cette splendide sauvegarde. A Poissy, près de Paris, l’iconique Villa Savoye (1931) ravive à sa manière la mémoire de Charles Edouard Jeanneret, alias Le Corbusier, disparu il y a cinquante ans. Jusqu’en octobre, cette « machine à habiter » entièrement rénovée déroulera un chapelet d’expositions temporaires. Mieux, dès cet automne, on pourra visiter la loge du Jardinier, surprenant manifeste avant-gardiste de la Maison minimum que rénove actuellement Pascal Prunet (ACMH). Le Corbu n’est pas en reste dans la capitale. Au sein du 16e arrondissement, la maison La Roche (1925) a su conjuguer avant la Villa Savoye la théorie des cinq points, piliers d’une architecture nouvelle : façade libre, plan libre, fenêtres en longueur, toit-jardin, pilotis. Ses espaces extérieurs viennent d’être restaurés par Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments historiques