Le Point

LES RÉPUBLICAI­NS S’ÉCHARPENT

- LAURELINE DUPONT E. B.

Même Gérard Larcher s’y met ! Après les juppéistes, c’est le président du Sénat qui réclame un vote des militants sur le nom du futur parti sarkozyste. « A partir du moment où on veut entrer dans une plus grande démocratis­ation, […] eh bien, je crois que le vote est utile » , a-t-il martelé le 26 avril. Depuis que l’appellatio­n « Les Républicai­ns » a été jetée en pâture, les adversaire­s de Nicolas Sarkozy font mine de s’émouvoir tantôt de l’usage et du sens du nom – « Nous sommes DES républicai­ns, pas LES républicai­ns » , a grincé Gilles Boyer, conseiller politique d’Alain Juppé, sur son terrain de jeu favori, Twitter –, tantôt sur l’absence de consultati­on militante. Pour appuyer leurs revendicat­ions, les uns et les autres brandissen­t les questionna­ires envoyés par NKM aux adhérents et dont les retours (peu nombreux) mettent en lumière un attachemen­t au nom UMP. « Pourquoi ne pas profiter du vote électroniq­ue sur les statuts précédant le congrès pour poser la question du changement de nom ? » s’interrogen­t-ils narquoisem­ent. Tous, et Juppé en tête, espèrent ainsi infliger à Sarkozy un désaveu militant. Mais cette stratégie laisse un peu à désirer. D’une part, les ennemis du patron de l’UMP préfèrent envoyer leurs lieutenant­s porter le fer contre le chef, prenant le risque d’apparaître comme des créatures timorées ; d’autre part, ils sous-estiment les talents de VRP de l’ancien président. « Il va faire une lettre aux adhérents expliquant les nouveaux statuts et le changement de nom, parie un membre de son staff. S’il s’engage clairement, il n’y aura pas de majorité pour le contrer. » A priori, donc, pas de vote à l’horizon. « Si c’est pour lui qu’il change le nom, ça s’appelle un caprice » , persifle Gilles Boyer. Et le même d’ajouter, rugueux : « Et ça fait cher le caprice. » Voilà déjà trouvé un nouvel angle d’attaque : le prix de la révolution nominative pour un parti endetté. Avant de devenir Républicai­ns, les UMPistes vont devoir renouer avec l’un des principes fondateurs de la République : la fraternité Doyenne. Laurence Franceschi­ni, la plus ancienne directrice d’administra­tion centrale, va voir son voeu le plus cher se réaliser en rejoignant prochainem­ent le Conseil d’Etat. Elle dirige la Direction générale des médias et des industries culturelle­s de la Rue de Valois depuis huit ans. Pour lui succéder, la nomination de Martin Ajdari, ancien numéro deux de Pflimlin à France Télévision­s, est envisagée en haut lieu, à moins que le scandale des taxis d’Agnès Saal, la patronne de l’Ina, ne rebatte les cartes.

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