LES VRAIS RESPONSABLES
Qui a écrit les programmes du nouveau collège, qui doivent s’appliquer à la rentrée 2016 ? En épluchant la liste des membres du Conseil supérieur des programmes, on s’étonne de n’y rencontrer rigoureusement aucun enseignant du secondaire, sinon un retraité du SNES. Des politiques (majorité oblige, les représentants de l’opposition y sont en minorité, mais ils sont là et cautionnent le résultat final), des universitaires de haut rang qui ne sont jamais allés dans un collège, sinon pour y emmener leurs enfants, et des spécialistes de ces « sciences de l’éducation » qui, depuis trois décennies, tentent de grignoter l’université française en s’efforçant de croire eux-mêmes à la scientificité des approximations qu’ils professent. Ajoutez à cela une sociologue (Agnès van Zanten) qui, depuis des décennies, oeuvre, comme François Dubet dont elle est proche, à démanteler ce qui reste encore debout, et un représentant de la Ligue de l’enseignement, confédération d’associations qui jouent un rôle éminent dans le sport et les colonies de vacances. Il y a bien le neuroscientifique Stanislas Dehaene, qui, depuis des années, se bat pour qu’on enseigne convenablement le lire-écrire-compter. Il a dû se sentir bien seul. Quant à son président, Michel Lussault, Blanche Lochmann, présidente de la Société des agrégés, voit avec raison en lui « le triomphe des vieilles lunes déconnectées du terrain » . Le remplacement des notes par des pastilles de couleur, c’est lui. Au total, essentiellement une armée mexicaine de grandes pointures incompétentes ou nocives – ou les deux